Un des moments les plus poignants de notre Sidra est sans aucun doute le combat que Yaakov mène contre l’ange tutélaire de son frère Essav.

Le verset nous dit :

ויותר יעקב לבדו ויאבק איש עמו עד עלות השחר

« Yaakov resta seul et un homme lutta avec lui jusqu’au lever du jour »

Pour le Noam Elimeleh, le combat dont il est question est un combat intérieur. Celui du juste qui plutôt que de cacher la poussière (ויאבק) sous le tapis, préfère la placer devant ses yeux (עמו) et la faire monter jusque devant le trône divin (comme l’enseignent nos maîtres שהיו מעלים אבק עד כסא הכבוד).

Ces petites imperfections de la vie quotidienne, inhérentes à notre condition d’êtres humains, ne sont ainsi pas ignorées, pas refoulées.
C’est la propension à se regarder sans fard, avec lucidité et courage afin de transformer cette poussière et de l’élever jusqu’à en « éclabousser » le trône divin (גדולה תשובה שמגעת עד כסא הכבוד)

Ce combat dure עד עלות השחר, c’est à dire jusqu’à ce que tout ait été élevé devant la Présence Divine.

En d’autres termes, l’aube ne se lève pas quand la poussière disparaît mais lorsque l’on parvient à transformer cette dernière en source de lumière.

Un immense Mazal Tov aux familles Khemis, Crespo et Berros pour la naissance et la Brit Mila de leurs petits princes.

Que ce Shabbat Vayishlakh nous permette de goûter à toute la splendeur et la délicatesse du עלות השחר, de l’instant où le jour se lève.