C’est dans notre Sidra que le peuple d’Israël, encore en gestation, reçoit sa première Mitsva.
Cette dernière est, pour le moins, originale. Il s’agit de sanctifier le mois : קידוש החודש.

Pour le Sfat Émet, donc nous célébrerons le Yortseit ce lundi, ce commandement fait partie intégrante du processus de libération.
Le mot « Hodesh » « mois » étant à rapprocher de « Hadash » « nouveau », c’est par la capacité à sortir d’un monde figé, enfermé dans les lois de la nature, que le peuple d’Israël s’émancipe et parvient à quitter l’Egypte.

Seule l’acceptation d’un monde renouvelé en permanence par D’ permet de s’extraire d’une idéologie dans laquelle la réalité est statique.

Or c’est exactement de cette manière que les hébreux s’étaient laissés prendre au piège.

ויקם מלך חדש על מצרים אשר לא ידע את יוסף.

Un nouveau roi qui ne connaissait pas Yossef se leva en Égypte.

Non pas l’émergence d’un nouveau souverain qui ne se rappelait plus de Yossef mais celle d’une nouvelle religion, au cœur même de l’Égypte, dans laquelle la propension à reconnaître chez D’ la faculté de faire évoluer le monde, dans les situations les plus complexes voire les plus désespérées, a totalement disparu.

Ce pouvoir du renouvellement, nous le vivons tous les Shabbat (la première étape de la sortie d’Egypte fut l’obtention par Moshé d’un jour de repos, le Shabbat précisément). La célébration de Rosh Hodesh (néoménie) le scelle dans les jours profanes.

Puisse ce Shabbat Bo nous insuffler cette force du renouvellement et nous inviter à l’Egypte qui peut parfois exister à l’intérieur de chacun d’entre nous.

Un grand Mazal Tov à Samuel Morali pour sa Bar Mitsva, ainsi qu’à ses parents et grands-parents et bien sûr notre doyen son arrière grand père Gérard עמו״ש. Mazal Tov également à Raphaël Enriquez et à Aviv Avraham ainsi qu’à leurs familles pour leur Bar Mitsva.