Mariage

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Zoom sur les différents cérémonials et coutumes lors d’un mariage juif afin de mieux les comprendre et d’en découvrir la véritable signification.

Kabalat Panim, la réception pré-mariage 

Le jour de leur mariage, les mariés sont comparés à un roi et une reine. La Kabalat Panim s’apparente donc à la visite rendue à la royauté pour leur faire honneur. La mariée est d’ailleurs installée sur un magnifique trône ou fauteuil décoré de tulle ou de fleurs. Lors de cette réception, les mariés reçoivent leurs invités dans deux pièces séparées, ils ne se verront qu’à la cérémonie même du mariage.

 

Le marié baisse le voile de la mariée

Cette coutume nous vient de notre matriarche Rivka, qui s’est caché le visage en rencontrant Itshak. En voilant le visage de sa future femme, quelques minutes avant de la prendre pour épouse, le marié prouve qu’en ce moment de grande sanctification, il fait abstraction de la beauté extérieure que nous savons tous éphémère. Ainsi, il promet un amour éternel à son épouse, peu importe les changements physiques qu’elle connaîtra incontestablement au fil des années. Quant à la mariée, elle accepte ce voilage afin de garder son intimité et sa concentration pendant ce moment sacré. Les parents de la mariée bénissent alors leur fille avant de la voir quitter le nid.

 

Le dais nuptial, la Houppa

Il s’agit là probablement du point culminant d’un mariage. Peu importe la grandeur de celui-ci ou les coutumes qui y sont célébrées, la Houppa est toujours un moment de sainteté célébré avec beaucoup d’émotion. Le nouveau couple y est béni sous un tissu tenu de 4 piliers, généralement joliment décoré et ouvert des 4 côtés, pour s’apparenter à la tente d’Avraham Avinou. On bénit ainsi leur nouveau foyer d’une grande hospitalité et bienveillance envers les plus démunis. Dans certaines Communautés, le marié a pour habitude de porter un Kittel, une longue robe blanche qui, comme la robe de la mariée, symbolise l’expiation des fautes et la pureté parfaite.

 

La marche vers la Houppa

Cette marche se fait sur un ton solennel, au rythme d’une mélodie lente et chargée d’émotion. Les mariés sont escortés tels le roi et la reine qui ne se déplacent jamais sans gardes du corps, surtout lors de déplacements officiels et importants afin d’être protégés de toute menace; en l’occurrence, il s’agirait du Yétser Hara qui ne peut pas supporter un tel degré de sainteté. Les mamans qui accompagnent la mariée portent des bougies, priant secrètement pour que la vie du couple soit une source de lumière et de joie. Lorsque les mariés sont réunis sous la Houppa, la mariée procède à une marche circulaire autour de son Hatan. Ces murs invisibles sont un symbole de protection de la femme envers son mari, elle forme autour de lui un cercle très intime dans lequel ils évolueront et se construiront seuls tous les deux loin du reste du monde.

 

Les Kiddouchin, sanctification du mariage

Hachem vient bénir de Sa Présence chaque nouveau foyer juif qui se forme. Aussi, nous sanctifions ce moment avec des bénédictions autour d’une coupe de vin, lequel « réjouit le cœur de l’homme ». Ensuite, le marié scelle son engagement avec un anneau d’or qu’il a acheté lui-même, et qu’il place sur le doigt de la mariée qu’il prend alors pour femme exclusive, en récitant : « Avec cet anneau, tu m’as été consacrée selon la loi de Moché et d’Israël. »

 

La lecture de la Kétouba

La Kétouba est le contrat de mariage qui donne son sens moral et légal à la cérémonie qui jusque-là était sentimentale et traditionnelle. Elle énonce les devoirs et obligations que le marié a envers sa future épouse. Chaque mariage rappelle l’alliance entre D. (le marié) et les Bné Israël (la mariée), alliance scellée grâce au contrat ultime : la Torah. Et c’est assurément grâce à l’authenticité et à la force de ce contrat de mariage que nous devons notre survie à travers les millénaires. Ainsi, la Kétouba fait foi de la bonne volonté et de l’engagement du marié à toujours subvenir aux besoins, en tous genres, de sa femme.

 

Récitation des Chéva Brahot

Le jeune couple honore leurs proches et Rabbanim en les invitant sous la Houppa pour les bénir. Il y a 7 bénédictions, la première est sur le vin, et les six autres sont sur le thème du mariage. C’est à ce stade que les deux âmes de nos jeunes mariés s’unissent pour le rester à jamais.

 

Le marié casse le verre

Il s’agit de la dernière étape du mariage. Un verre est enveloppé dans un linge et est placé sous le pied du marié. Ce dernier, après avoir récité avec émotion ces quelques mots « Si je t’oublie Jérusalem, que ma droite m’oublie, que ma langue se scelle à mon palais, si je ne me souviens pas de toi », brise avec ardeur le verre. La destruction du Beth Hamikdach et les prières pour fêter son retour imminent, ne quittent jamais l’esprit d’un Juif, même lorsqu’il vit une joie aussi intense que son propre mariage. Le verre aussitôt éclaté, l’assemblée crie un “Mazal Tov” retentissant. Ce moment est également un symbole pour la future vie conjugale. Lorsqu’il y aura une brisure, ne vous désolez pas, dites plutôt “Mazal Tov” et remerciez D. d’être mariée avec un être humain qui a ses défauts, ses faiblesses et ses humeurs, et non avec un ange du Ciel.

 

Le moment de Yihoud, d’isolement

Tout de suite après la Houppa, le couple s’isole quelques instants. On pourrait penser à priori que le moment est mal choisi. Tout le monde les attend dehors, ils auront toute la vie pour s’isoler. Bien au contraire, on vient leur apprendre par cette coutume, peu importe l’oppression extérieure, peu importe la sollicitation, vous devez toujours trouver un moment pour vous retrouver seuls en face à face et ne jamais repousser un moment d’intimité et de complicité avec son conjoint, pour un meilleur timing.

 

Le repas de noces

Les mariés rejoignent ensuite leurs invités. Place à la fête. Les femmes dansent autour de la mariée et les hommes font de même autour du marié. La Mitsva de réjouir les mariés en ce jour sacré est très chère aux yeux du Maître du monde. Les mariés sont attablés à une même table d’honneur, entourés de leurs parents et peut-être même grands-parents respectifs, pour partager le repas. La soirée est animée d’une grande joie.

À la fin du repas, l’on récite le Birkat Hamazone et les Chéva Brakhot sur une coupe de vin. Le vin est retrouvé à plusieurs reprises au fil du mariage. En effet, avant d’arriver à une coupe de vin, symbole de joie et de richesse, on doit écraser les raisins. En effet, dans la vie conjugale, il faut savoir mettre de côté son égo, savoir « s’écraser » devant l’autre, et c’est seulement comme cela que nous atteindrons une vie de joie et de bénédictions infinies.

La première pierre d’un édifice éternel, qu’est la maison juive, vient d’être posée. La vraie construction peut enfin commencer.

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