Après avoir mis fin de manière cinglante à la tentative de putsch initiée par Kora’h et sa faction, D’ recourt à une ultime preuve de la grandeur d’Aharon. Les chefs des douze tribus sont ainsi invités à déposer un bâton dans la Tente d’Assignation et à y inscrire leur nom. Le lendemain, lorsque Moshé s’y rend, il constate que le bâton d’Aharon a produit une fleur, un bourgeon, et même des amandes. C’est là le signe éclatant qu’il est l’élu d’Hashem.

Mais le choix du futur interpelle :

והיה האיש אשר אבחר בו מטהו יפרח
« Il adviendra que l’homme que J’aurai choisi — son bâton fleurira »

Pourtant, dès les premières tentatives de déstabilisation initiées par Kora’h, D’ semble affirmer que le choix d’Aharon est intangible, et que nul ne pourra accéder à la Kehouna, quel que soit son niveau spirituel. Pourquoi, alors, conjuguer le verbe choisir au futur, laissant entendre que cette décision pourrait encore être remise en question ?

Pour Reb Leibele Eiger, cette formulation met en lumière l’état d’esprit qui anime Aharon, et ce qui justifie précisément le choix divin.

Bien qu’assuré par D’ d’exercer la fonction de Cohen Gadol — grand prêtre — Aharon se remet perpétuellement en question. Il ne considère jamais sa noble fonction comme acquise. L’emploi du futur souligne que son existence est une aspiration constante vers le raffinement et le perfectionnement.

C’est également ainsi qu’il convient d’appréhender le symbole du bâton fleuri.

Le bâton est un objet fini. Détaché de la terre, il n’est plus en mesure de pousser ni de se développer. Les fleurs qui en jaillissent miraculeusement expriment ce dépassement de soi. Lorsqu’une réalité semble figée, lorsqu’une victoire semble acquise, il appartient à l’homme de la maintenir en vie et de continuer à la faire grandir.

Un immense Mazal Tov à Anaëlle et Victor pour leur mariage, ainsi qu’aux familles Tennenbaum et Elbaz.
Puisse leur foyer être à l’image du bâton d’Aharon.

Puisse ce Shabbat Kora’h faire fleurir le potentiel merveilleux qui se cache en chacun d’entre vous.