Proposé par
M. le Grand Rabbin
Harold Avraham WEILL
Mes très chers amis,
Parmi le flot de bénédictions prononcées par Bilam malgré lui, à l’égard du peuple d’Israël, il en est une qui semble se démarquer des autres:
« Puisse mon âme mourir de la mort des justes et puisse ma fin ressembler à la leur ».
Pour le Or Hahaim Hakadosh, ce cri du cœur aux allures d’introspection n’a pas été soufflé à Bilam par D’ (comme ce fut le cas pour les autres bénédictions), mais est le fruit d’une réflexion personnelle.
Comment cet homme d’une intelligence si fulgurante a-t-il pu imaginer mourir comme un juste après avoir vécu une vie si immorale et décousue ?
Peut-être doit-on y voir un aveu de faiblesse.
Bilam dévoile ainsi toute sa pleutrerie, son indignité et sa pusillanimité.
Il est prêt à mourir pour la Techouva (la repentance) mais en aucun à vivre pour elle, car il se sent incapable de se confronter au changement et craint de voir son existence bouleversée.
Il est prêt et aspire même à devenir un grand homme quelques instants avant sa mort, car cela n’exige pas d’efforts.
Il sait en revanche qu’il en est absolument incapable sur le long terme, car il est instable et indolent.
Il n’est jamais trop tard pour changer. Encore faut-il réellement le vouloir et faire preuve d’un minimum de courage.
Mourir comme un juste est la portée du premier venu.
Sommes-nous, pour autant, capables de vivre aussi comme des justes ?
Est-ce sans doute là la véritable question.
Puisse ce Shabbat Balak nous inviter à nous poser toujours les bonnes questions tout en ayant le courage d’en accepter les réponses…