Cycle de la vie juive

La vie humaine est rythmée de grandes étapes, auxquelles la vie juive donne une dimension spirituelle et collective.

Ainsi depuis la naissance jusqu’à la mort, les rites et la liturgie du Judaïsme nous accompagnent et donnent du sens à ce que nous vivons, en l’inscrivant dans une histoire et une mémoire qui nous dépassent.

Quelles sont donc ces grandes étapes de la vie juive ?

LES FÊTES

Il existe trois catégories de fêtes :

• les fêtes fixées par la Torah, telles que Roch Hachana, Kippour, Souccot, Pessah, Chavouot sont des Yamim Tovim, des jours chômés

• les fêtes d’institution rabbinique comme Pourim, Hanoucca et Lag Baomer qui sont liées à des événements  historiques, que nos Maîtres ont voulu garder pour la mémoire d’Israël en raison de l’enseignement qu’ils véhiculent pour la conscience juive.

• les fêtes de commémorations ou anniversaires qui rappellent des événements particuliers tels que le jour de l’indépendance de l’État d’Israël – Yom Haatsmaout, la libération de Jérusalem Yom Yérouchalaim ou encore Yom Hashoah et Yom Hazikaron

LES JEÛNES

On peut diviser les jeûnes du calendrier d’Israël en quatre catégories :

 Le jeûne de la Torah : Kippour

• Les jeûnes liés à la destruction de Jérusalem et à l’exil : 3 tichri, 10 tévet, 17 tamouz, 9 av.

• Les jeûnes liés à d’autres événements historiques :le jeûne des premiers-nés (souvenir de la sortie d’Egypte), le jeûne d’Esther.

• Les jeûnes privés : événement familial ou personnel.

Il existe des jours durant lesquels la communauté d’Israël jeûne à cause des malheurs qui touchèrent nos ancêtres et afin de réveiller les cœurs vers les chemins de la repentance. Cette conduite nous rappellera nos mauvaises actions identiques à celles de nos pères, et qui furent la cause de nos souffrances. Par le souvenir de ces évènements nous pourront revenir en nous améliorant ainsi qu’il est dit : ” Ils confesseront leur faute ainsi que la faute de leur père. “
(Rambam Lois du Jeûne. V, 1)

Chabbat

LA SYMBOLIQUE DU CHABBAT

L’observance du Chabbat se présente sous la double face de Chamor et Zahor, observer et se souvenir.

Le premier caractérise le côté négatif ou passif, l’abstention de tout travail, le repos, tandis que le second se réfère à la sanctification positive par les habits chabbatiques et les trois repas obligatoires, par le Kiddouch et la Havdala, par la prière et l’étude de la Torah, de manière à favoriser l’épanouissement de ce que les Maîtres de la Kabbale appellent l’âme supplémentaire dont le fidèle bénéficie en ce jour.

Aux trente neuf travaux interdits, définis comme tels par leur application à la construction du Tabernacle dans le désert, et s’inspirant de la voix des prophètes et de leurs recommandations, les Sages ont ajouté certaines interdictions dites rabbiniques. Ainsi, diverses activités de caractère profane ont été également proscrites. C’est ainsi que tous les instruments qui servent à un travail sont déclarés mouktsé (retranchés) de la pensée et de l’usage de ce jour.

 

LE VENDREDI

Avant l’heure qui marque l’entrée du Chabbat (et qui est indiquée entre autre dans votre Chabbat Chalom) la demeure juive est comme en attente d’un hôte éminent. La table chabbatique est déjà dressée. On a recouvert la cuisinière à gaz d’une tôle sous laquelle couve une petite flamme destinée à maintenir chauds les mets du dîner et à réchauffer ceux du lendemain. De nos jours, l’usage s’est répandu d’utiliser une plata , plaque électrique, préférable à bien des égards à l’usage ancestral. Chacun a déjà revêtu ses vêtements chabbatiques car l’accueil doit se faire avant le crépuscule afin d’ajouter un peu de profane (‘hol) au jour sacré (kodech). Il reste à la maîtresse de maison d’allumer les 2 lumières spéciales du Chabbat suivies de la bénédiction qui introduit immédiatement le Chabbat dans sa maison.

 

LE VENDREDI SOIR

C’est aux accents des Psaumes 95 à 99, et avant d’entonner le cantique du Leha Dodi que la Communauté se prépare à recevoir le Chabbat dont l’entrée coïncide avec la récitation du Psaume 92, le cantique par le jour du Chabbat. Durant l’office,on chante avec l’officiant les versets du Vechamerou et onrécite une Amida qui célèbre la sainteté du jour. L’office est, pour ainsi dire, couronné par le Kiddouch sur le vin, bien qu’il soit réservé en principe à la table familiale.

Sur cette table dressée, deux pains nattés (Hallot) recouvertes d’un napperon sont disposés à côté de la coupe pour le Kiddouch. Il est d’usage qu’au retour de la Synagogue, les parents bénissent leurs enfants en leur imposant les mains. Puis on chante le cantique Chalom Alehem et l’éloge Échet Hayil pour la maîtresse de maison.

Après avoir prononcé le Kiddouch, et s’être lavé les mains, on rompt le pain (motsi) que l’on distribue à chaque convive.

 

LA JOURNÉE DU CHABBAT

L’office est calqué sur celui de la semaine, mais est abondamment pourvu d’additions, de Psaumes et autres hymnes en l’honneur du Chabbat.

La lecture de la Torah (Paracha) occupe le centre de l’office. À cet effet, la Torah a été divisée en 54 sections (Sidrot) correspondant au nombre des Chabbat de l’année la plus longue. La sortie du rouleau (Sefer) se déroule solennellement, qui est promené afin que les fidèles puissent tous l’honorer. Le même cérémonial accompagnera de même la rentrée du Sefer après sa lecture, à laquelle sont appelés en principe sept fidèles pour une portion de la Sidra divisée en sept parachiot dont les deux premières sont réservées en principe à un Cohen puis à un Lévi. La Torah est lue selon une cantillation traditionnelle propre à chaque rite, et elle est terminée par le Maftir, conclusion qui précède la lecture de la Haftara, chapitre tiré des Prophètes et présentant une analogie avec le contenu de la Sidra. Après la Haftara, le Rabbin appelle la bénédiction divine sur la Communauté, sur Israël et sur la République française. La prière de Moussaf clôt l’office.

À la maison, un nouveau Kiddouch introduira le repas. On s’adonnera à un climat de douceur et de bien être et l’esprit libre de soucis, ainsi qu’à de plats traditionnels particulièrement relevés afin de réaliser le Oneg Chabbat : un temps consacré à la vie de son foyer, à ses enfants et à ses hôtes.

La prière de Minha sera précédée ou suivie du troisième repas chabbatique (Séouda Chlichit).

C’est par la cérémonie de la Havdala que, après l’office de Maariv, la prière du soir, on prendra congés du Chabbat, par le moyen d’une coupe de vin remplie à plein bords, une boîte contenant diverses épices odoriférantes et une bougie tressée flamboyant de toutes ses mèches. Tour à tour, le chef de famille récitera la bénédiction sur le vin, les épices et les lumières.

On plongera parfois ces derniers instants par des chants et une collation dénommée Melavé Malka pour raccompagner la princesse (le Chabbat).

Roch Hachana

1er et 2 Tichri​

Roch Hachana est le nouvel an du calendrier juif. C’est la date anniversaire de la création d’Adam et Ève. C’est un jour joyeux où l’on se souhaite une année douce comme le miel. On se réunit en famille autour d’un Séder : un repas ordonné lors duquel on consomme des aliments avec une explication et une bénédiction. En plus de cet aspect joyeux, Roch Hachana est l’occasion de faire le bilan sur l’année passée, et d’imaginer celle à venir. On écoute le son du Choffar, une corne de bélier, en souvenir de nos responsabilités, ainsi que du bélier qu’avait sacrifié Avraham (Genèse 22).

 

SIGNIFICATION

L’origine du Nouvel An hébreu est liée au début de l’année économique dans les sociétés agricoles. Le Nouvel An était le début de la croissance et de la récolte; la récolte était marquée par son propre ensemble de grandes fêtes agricoles.

 

DANS LES SOURCES JUIVES

La Michna contient la deuxième référence connue à Roch Hachana en tant que « jour du jugement » (Yom haDin). Dans le traité du Talmud sur Roch Hachana, il est dit que trois livres de comptes sont ouverts à Roch Hachana, dans lesquels le sort des méchants, des justes et de ceux de la classe intermédiaire est enregistré. Les noms des justes sont immédiatement inscrits dans le Livre de la Vie et ils sont scellés « pour vivre ». La classe intermédiaire bénéficie d’un répit de dix jours, jusqu’à Yom Kippour, pour réfléchir, se repentir et devenir vertueux; les méchants sont « effacés du livre des vivants pour toujours ».

 

OBSERVANCE

La liturgie de Roch Hachana :

  • Le Choffar : instrument fabriqué à partir d’une corne d’animal. Le Choffar est soufflé à différents moments des prières de Roch Hachana. Il s’agit également d’un « appel au réveil » symbolique, qui incite les Juifs à s’amender et à se repentir.
  • Les Piyoutim : ces poèmes religieux sont ajoutés aux services réguliers.

  • Mahzor : ils sont ajoutés au service régulier, notamment une répétition prolongée de la prière de la Amidah.

  • Le récit du Livre de la Genèse : décrivant l’annonce de la naissance d’Isaac et sa naissance ultérieure, cette lecture fait partie des lectures de la Torah, le premier jour de Roch Hachana. Le récit du sacrifice et de la ligature d’Itshak est lu à la Synagogue le deuxième jour de Roch Hachana.

Les coutumes de Roch Hachana :

  • La pomme et le miel : symbolisent une douce nouvelle année. Dans le rite séfarade le Seder de Roch Hachana est plus complet, il multiplie les “jeux de mots” entre le nom du met consommés et l’avenir du Peuple Juif, son bien et la destruction de ses ennemis.

  • Tachlih : le rituel du Tachlih est accompli l’après-midi du premier jour de Roch Hachana. Des prières sont récitées près d’un cours d’eau naturel et les péchés sont symboliquement jetés dans l’eau.

Yom Kippour

10 Tichri

Yom Kippour est le jour le plus saint de l’année – le jour où nous sommes le plus proches de D. et de la quintessence de nos âmes. C’est le Jour d’Expiation:

“Car en ce jour, Il fera expiation pour vous purifier de toutes vos fautes, afin que vous soyez purifiés devant D..”

(Lévitique 16,30).

Pendant pratiquement 26 heures, nous « affligeons nos âmes » : nous nous abstenons de manger et de boire, de se laver ou de s’appliquer des lotions, de porter des chaussures en cuir, et d’avoir des relations conjugales. À la place, nous passons la journée à la Synagogue, à prier pour le Pardon.

QUE FAIRE AVANT KIPPOUR ?

Quarante jours avant Yom Kippour, le premier Eloul, nous commençons à sonner le choffar tous les matins et à réciter le Psaume 27 après les prières du matin et de l’après-midi. Dans les communautés séfarades, il est de coutume de commencer à dire les Selihot tôt chaque matin (les Achkénazim commencent quelques jours avant Roch Hachana) – construisant une atmosphère de révérence, de repentir et de crainte à l’approche de Yom Kippour.

Pour la semaine précédant Yom Kippour (connue sous le nom de 10 Jours de Pénitence), certains passages sont ajoutés aux prières, et l’on est particulièrement méticuleux dans l’accomplissement des mitsvot.

Si Yom Kippour est un jour de jeûne, le jour précédant Yom Kippour est consacré à manger et à se préparer pour ce saint jour. Voici quelques-unes des activités que nous faisons la veille de Yom Kippour :

  • Les Kapparot sont souvent faites aux petites heures du matin.

  • Nous prenons deux repas festifs, l’un tôt dans l’après-midi et l’autre juste avant le début du jeûne.

  • Beaucoup ont la coutume de s’immerger dans un mikvé en ce jour

  • On donne à la charité plus qu’à l’accoutumée. 

  • Juste avant le début du jeûne (après la fin du second repas), il est recommandé de bénir les enfants (Birkat Habanim).

  • Les bougies de Yom Kippour sont allumées avant le début de la fête. Certains allument une bougie qui brûlera tout au long du jeûne, appelée Ner Haïm.

 

COMMENT YOM KIPPOUR EST-IL OBSERVÉ ?

Les dîners de Chabbat et de fête sont précédés par l’allumage de bougies à l’heure appropriée. Comme le Chabbat, aucun travail ne doit être effectué à Yom Kippour, depuis le coucher du soleil le 9 Tichri jusqu’à la sortie des étoiles le lendemain soir.

À Yom Kippour, nous nous affligeons en nous abstenant des cinq activités suivantes:

  • Manger et boire (en cas de besoin, il convient de consulter une autorité médicale et un Rabbin).
  • Porter des chaussures en cuir
  • S’appliquer des lotions ou des crèmes
  • Se laver / se baigner
  • Avoir des relations conjugales
 

La journée est passée à la Synagogue, où cinq offices se succèdent :

  1. Maariv, avec le solennel Kol Nidré, le soir de Yom Kippour ;
  2. Chaharit, la prière du matin, qui comprend la lecture d’une section du Lévitique suivie de la prière de Yizkor à la mémoire des défunts ;
  3. Moussaf, qui inclut un récit détaillé du service de Yom Kippour dans le temple ;
  4. Minha, qui inclut la lecture du Livre de Jonas ;
  5. Néïla, la prière de la « fermeture des portes », au moment du coucher du soleil.

De manière générale, Yom Kippour est consacré à l’introspection, à la prière et à demander pardon à D.. Même pendant les pauses entre les offices, il convient de réciter des Psaumes à chaque moment de libre.

 

CE QUE NOUS FAISONS APRÈS 

Après la tombée de la nuit, l’office de clôture de Néïla se termine par les cris retentissants de la prière du Chéma : « Écoute Ô Israël : l’Éternel est notre D., l’Éternel est un. ».

C’est alors que la joie éclate, dans le chant et la danse, suivie par une sonnerie unique du Choffar et la proclamation : « L’an prochain à Jérusalem ! ».

Nous prenons ensuite un repas festif d’après-jeûne, faisant de la soirée d’après Yom Kippour un Yom Tov (une fête) en soi.

En effet, bien que Yom Kippour soit le jour le plus solennel de l’année, il est imprégné d’une joie sous-jacente : la joie d’être immergé dans la spiritualité de ce jour, qui exprime notre confiance que D. acceptera notre repentir, pardonnera nos fautes et scellera notre verdict pour une année de vie, de santé et de bonheur.

Il existe la coutume qu’après Yom Kippour, nous commençons immédiatement (la planification de) la construction de la Souccah, que nous allons utiliser pour les joyeuses fêtes de Souccot qui suivent à peine cinq jours plus tard.

Souccot

du 15 au 21 Tichri

La fête juive Souccot possède à la fois une signification historique et agricole.

Aussi appelée Hag haHasif « fête de la récolte »  elle a lieu chaque année aux environs du mois d’octobre.

 

LES ORIGINES DE SOUCCOT

La Bible associe Souccot à l’errance des Israélites dans le désert pendant 40 ans pour trouver la Terre promise.

Durant ces 40 années, ils vivaient dans des tentes et cabanes.

Souccot est célébrée à la saison des récoltes d’automne.

Elle est l’occasion, pour les Juifs, de remercier D. pour les bénédictions que la nature leur a offertes pendant l’année.

 

TRADITIONS

Pendant sept jours, les Juifs ont pour obligation d’habiter dans une cabane construite spécialement pour la fête. Cette cabane doit être à l’extérieur (dans une cour, un jardin, sur une terrasse ou un balcon) et ne doit pas avoir de toit, afin que ses occupants puissent voir les étoiles la nuit. Ils devront y manger, y dormir et y étudier la Torah, sauf si des intempéries les y empêchent.

Tous les jours, pendant la prière matinale, les Juifs prennent dans leur main droite un loulav, un bouquet de branches de palmier (qui symbolise l’épine dorsale), de saule (la bouche), et de myrte (les yeux), et dans leur main gauche, un cédrat (le cœur). Durant la prière, il faut agiter le Loulav en direction des quatre points cardinaux et vers le bas et le haut, pour montrer que D. est omniprésent.

Souccot et sa tradition d’habiter dans des cabanes symbolisent que dans la vie, tout est éphémère, y compris sa propre maison, et la dépendance de l’homme à la protection divine.

 

LES 4 ÉSPÈCES

Exprimer notre unité

Chaque jour de Souccot (excepté Chabbat) nous prenons les Arba Minim, c’est-à-dire les « Quatre Espèces ». Souccot est une fête de sept jours qui commence le 15 Tichri et s’achève le 21 Tichri.

Que sont les Quatre Espèces ? Une branche de palmier (loulav), deux de saule (aravot), un minimum de trois branches de myrte (hadassim) et un cédrat (étrog). Les trois premières espèces sont soigneusement assemblées. Votre vendeur de Arba Minim peut les assembler pour vous. Traitez votre set avec les plus grands égards, ce sont des objets fragiles ! 

La mitsva des Arba Minim est une obligation pour les hommes. Pour les femmes, elle est facultative, mais encouragée. Le meilleur endroit pour l’accomplir est dans la Souccah, la cabane construite pour la fête.

Tenez le loulav dans votre main droite (sauf si vous êtes gaucher), son épine dorsale tournée vers vous. Tournez-vous vers l’Est et dites : 

בָּרוּךְ אתָהּ ה’ אלוקינו מֶלֶךְ הָעוֹלָם אָשֵׁר קדְשׁנוּ במצוותיו וציוונו עֹל נְטִילַת לוּלָב

Baroukh ata Ado-naï Elo-hénou melekh haolam achère kidéchanou bemitsvotav, vétsivanou al nétilat Loulav

Béni sois-Tu Éternel notre D., Roi du monde, qui nous a sanctifié par Ses commandements et nous a commandé de prendre le Loulav.

Prenez ensuite l’étrog dans votre main gauche.

Si c’est le premier jour de Souccot (ou la première fois pendant Souccot que vous faites cela), dites maintenant :

בָּרוּךְ אֲתָה ה’ אלוקינו מלךְ הָעוֹלָם שֶׁהֶחֱיֵינוּ וקיימינו והגיענו לַזְּמַן הַזֶּה
 
Baroukh ata Ado-naï Elo-hénou melekh haolam chéhé’héyanou vékiyémanou véhiguiyanou lizmane hazéh
 
Béni sois-Tu Éternel notre D., Roi du monde, qui nous a fait vivre, nous a fait exister et nous a fait parvenir à ce moment.

Rassemblez le loulav et l’étrog et secouez-les, vous avez fait la mitsva !

La coutume est cependant d’agiter les Arba Minim dans les six directions : vers le Sud, vers le Nord, vers l’Est, vers le haut, vers le bas et vers l’Ouest.

Prenez avec vous vos Arba Minim à la Synagogue pour les offices du matin durant Souccot. Nous les agitons de nouveau durant la prière du Hallel et les prenons pour faire le tour de la synagogue lors de la cérémonie des Hochaanot.

L’unité juive est l’un des principaux thèmes de Souccot. Les Quatre Espèces que vous tenez symbolisent quatre types de Juifs, ayant différents niveaux de connaissance de la Torah et de pratique des mitsvot. Les rassembler exprime l’unité de notre nation, au-delà de nos différences. Ainsi, dans cet esprit d’unité, veillez à faire profiter de vos Arba Minimvos amis et voisins juifs !

Remarque : les deux premiers jours de Souccot, la mistva ne peux être accomplie qu’en utilisant ses propres Quatre Espèces. Dès lors, si l’on est amené à utiliser le set de quelqu’un d’autre, celui-ci doit vous être donné « en cadeau, à la condition qu’il soit restitué ». Vous pouvez alors utiliser ce set – qui vous appartient donc -, puis ensuite vous le rendez, en cadeau, à son propriétaire d’origine.

Hochaana Rabba

21 Tichri

Le septième jour de Souccot est appelé Hochaana Rabba et est considéré comme le dernier jour du «jugement» divin dans lequel le sort de la nouvelle année est déterminé. C’est le jour où le verdict qui a été rendu à Roch Hachana et Yom Kippour est finalisé.

Le Midrach nous dit que D. a dit à Avraham : «Si l’expiation n’est pas accordée à vos enfants à Roch Hachana, je l’accorderai à Yom Kippour; s’ils n’atteignent pas l’expiation à Yom Kippour, elle sera donnée à Hochaana Rabba.»

Ésaïe dit: «Ils me cherchent jour après jour.» Le Talmud explique que ces deux «jours» se réfèrent au jour où le Choffar retentit (Roch Hachana) et au jour où nous prenons le saule (Hochaana Rabba) – le jour où le jugement céleste commence, et le jour où il se termine.

De plus, à Souccot, nous sommes jugés sur la quantité de pluie qui tombera dans l’année à venir. Ainsi, Hochaana Rabba, le dernier jour de Souccot, ce jugement est finalisé. Considérant à quel point notre bien-être et notre économie dépendent des précipitations abondantes, il est clair à quel point cette journée est importante.

 

LE JOUR DU SAULE

La principale observance de Hochaana Rabba est «la prise du saule». En plus des quatre espèces prises chaque jour de Souccot, c’est une tradition, remontant à l’époque des prophètes, de prendre un saule supplémentaire le septième jour de Souccot. Cela commémore la cérémonie du saule dans le Saint Temple, où de grandes branches de saule de dix-huit pieds étaient placées autour de l’autel chaque jour de Souccot. Chaque jour de Souccot, l’autel était encerclé une fois, au son des supplications d’assistance divine; sur Hochaana Rabba, l’autel a été encerclé sept fois.

Aujourd’hui, au cours des offices du matin de Hochaana Rabba, tous les rouleaux de la Torah sont sortis de l’arche et sont tenus par des personnes se tenant autour de la bimah (table de lecture de la Torah). La congrégation fait alors sept circuits autour de la bimah (au lieu d’un circuit fait les autres jours de Souccot) tout en récitant les prières de Hochaanot, avec les quatre espèces en main. À la fin du Hochaanot, nous prenons un bouquet de cinq saules (disponibles pour une somme modique dans la plupart des synagogues), et avec lui nous frappons le sol cinq fois, symbolisant le «adoucissement des cinq mesures de sévérité».

Il est de coutume que tous – hommes, femmes et même petits enfants – accomplissent ce rituel. Il ne faut pas utiliser un bouquet de saules déjà utilisé par un autre; un ensemble doit être acheté pour chaque membre de la famille. Une fois le bouquet utilisé, beaucoup ont l’habitude de le jeter sur le dessus de l’arche.

 

Autres observances de Hochaana Rabba :

VEILLÉES D’ÉTUDE

Compte tenu du bon augure du jour, il est d’usage dans de nombreuses communautés de rester éveillés la veille de Hochaana Rabba. Nous récitons tout le livre du Deutéronome, dans lequel les préceptes d’aimer et de craindre D.ieu sont longuement exposés. Dans certaines communautés, le livre entier du Deutéronome est lu dans la synagogue à partir du rouleau de la Torah. Après minuit, tout le livre des Tehilim est récité. Dans certaines congrégations, la coutume veut que le gabbai (directeur de la synagogue) distribue des pommes (signifiant une «année douce») aux fidèles. Ces pommes sont ensuite rapportées à la maison, trempées dans du miel et mangées dans la Souccah.

 

PRIÈRES DU MATIN

En raison de la longueur des prières du jour pour Hochaanot, le service du matin est un peu plus long que les prières habituelles de Hol Hamoed. Cependant, dans de nombreuses communautés, les prières sont complétées par de nombreuses prières de Fêtes standard ainsi que par une liturgie supplémentaire composée spécifiquement pour Hochaana Rabba – et en tant que telle, durent plusieurs heures. En fait, dans certaines communautés, il est même d’usage de sonner le Choffar, comme un appel à la repentance, au cours des prières.

Les prières et les rondes de Hochaanot se font juste avant la lecture de la Torah, ou dans certaines communautés, après la prière de Moussaf.

Chemini Atseret

22 et 23 Tichri

Chemini Atseret est le post-scriptum des sept jours de Souccot. Son rôle est celui d’un jour supplémentaire de célébration spirituelle de la relation protectrice entre D. et son peuple élu, les Juifs, qui a été démontrée pendant leurs 40 années d’exil après que Moïse ait reçu les 10 commandements sur le Sinaï en leur nom. Il combine à la fois l’action de grâce pour la récolte et la prière pour la pluie afin d’assurer la récolte de l’année prochaine.

 

HISTOIRE 

La plupart des fêtes juives commémorent un événement historique, comme la fuite d’Égypte, ou orientent les fidèles vers un objectif louable et redoutable, comme l’expiation. Il n’en va pas de même pour Chemini Atseret. Personne ne sait vraiment comment ou pourquoi il existe un Chemini Atseret.

Les Rabbins se disputent depuis des siècles la signification même de ce nom. C’est parce que personne ne sait vraiment ce que signifie le mot « atseret ». Il est généralement traduit par « assemblée » ou « rassemblement », et il peut être dérivé du verbe « atsar », qui peut signifier « s’arrêter », « faire une pause » ou « rester à l’intérieur ». Mais généralement, aujourd’hui, « atseret » est considéré comme signifiant « un rassemblement solennel ».

Dans le Lévitique, D. précise que le huitième jour de Souccot doit être un « jour de rassemblement ». Au cours des siècles, cependant, dans la Diaspora, Chemini Atseret a été étendu à deux jours. Mais au Moyen-Âge, le deuxième jour était réservé à la lecture de la dernière section de la Torah de l’année et à la reconnaissance renouvelée du peuple pour avoir reçu la Torah. En raison de l’importance de la lecture de la Torah ce jour-là, elle a finalement reçu son propre nom et est devenue un jour férié distinct – Simhat Torah, ou « se réjouir de la Torah ».

Le jour du Simhat Torah, les congrégations portent la Torah autour de la Synagogue lors d’une procession de célébration. C’est le jour où l’on interagit personnellement avec la parole donnée de D.. Chemini Atseret et Simhat Torah sont célébrés le même jour.

 

DIFFÉRENCE ENTRE SOUCCOT ET CHEMINI ATSERET

Bien que les observations de Chemini Atseret partagent généralement les caractéristiques du reste de Souccot, il existe quatre différences significatives. La première est qu’il n’y a plus de secousses du Loulav et de l’Etrog. La deuxième est que, bien que les repas sont pris et que le Kiddouch est récité dans la Souccah (bien que les coutumes varient), il n’y a plus de bénédiction pour sanctifier par le commandement d’y demeurer, comme cela est fait les sept jours précédents. La troisième est que dans la Synagogue, après la lecture de la Torah, la prière du souvenir (Yizkor) est récité.

Et enfin, la prière spéciale pour la pluie (Guechem) est ajoutée à la répétition du Moussaf et commence ainsi la période d’un appel supplémentaire pour la pluie dans les prières, qui dure jusqu’à Pessah. 

Simhat Torah

23 Tichri

Pilier central de la foi juive, la Torah est le livre saint qui détaille les origines du peuple juif, les principes de sa foi, et les débuts de l’histoire de la religion et de ses prophètes. Lors du Simhat Torah, les communautés juives célèbrent le don de la Torah et son rôle dans la vie religieuse par une reconnaissance joyeuse et des rituels significatifs. Pendant cette période, les rabbins retirent cérémonieusement les rouleaux de la Torah de leur arche, les portent dans la congrégation et lisent des passages spécifiques pour clore l’ancien cycle et accueillir le nouveau.
HISTOIRE Apparu à l’époque médiévale, Simhat Torah célèbre la conclusion d’un cycle de lecture de la Torah et le début d’un autre. Cette fête dure un ou deux jours, et certaines communautés orthodoxes la célèbrent le lendemain de Chemini Atseret. Contrairement aux autres fêtes juives, la fête de Simhat Torah n’apparaît pas dans les textes bibliques. Après que Moché ait établi des lectures hebdomadaires des écritures le matin et les jours de fête du Chabbat, et que le prophète Ezra ait ajouté des lectures le lundi, le jeudi et l’après-midi du Chabbat, un ordre a finalement été établi. Les Juifs de Babylone ont divisé la Torah en 54 sections à lire pendant un an. Plus tard, les Juifs européens du XIIe siècle ont commencé à ajouter la lecture de la Genèse au rituel de Simhat Torah pour affirmer la croyance que chaque fin mène à un nouveau commencement. Au cours du XXe siècle, Simhat Torah a pris une nouvelle signification en tant qu’affirmation publique de l’identité juive, utilisant la joie et la célébration du public dansant autour de la Torah pour affirmer et être fier de la religion et de la culture juives. Selon la coutume juive, un nouveau départ doit immédiatement suivre une fin. Lors de la lecture de la Torah pendant Simhat Torah, le début de la Genèse est lu juste après la fin du Deutéronome, ce qui clôt et renouvelle le cycle.

CÉLÉBRATIONS Contrairement aux autres jours saints juifs qui sont centrés sur la famille à la maison, les activités de Simhat Torah se concentrent sur la Synagogue et la Communauté. La fête honore l’importance de la Torah  en la célébrant par des danses et des rituels joyeux qui font du Livre un pilier de la communauté. Pendant le service du soir, le Rabbin apporte les Sifrei Torah à travers la Synagogue auprès du Kahal qui s’engage dans une danse symbolisant leur gratitude pour le don de la Torah. L’IMPORTANCE DE SIMHAT TORAH
Chaque fin mène à un début.
Simhat Torah nous rappelle que la fin de chaque cycle mène au début de quelque chose de nouveau.
C’est un rappel physique de l’importance de la Torah.
Simhat Torah est un moment où, bien que normalement enfermée, la Torah est mise en évidence pour que chacun puisse interagir avec elle dans un geste symbolisant sa gratitude pour le don de la parole de D..
C’est une fête moderne.
Étant la seule fête non mentionnée dans les Textes,  Simhat Torah est une fête moderne unique qui célèbre la joie et la gratitude ressenties lors de la lecture rituelle de la Torah tout au long de l’année.

Hanoucca

 du 25 au Kislev au 2 Tevet

Hanoucca célèbre la liberté d’expression, tant au niveau individuel que collectif. Il démontre la supériorité de la lumière sur l’obscurité, du droit sur la force, de l’espoir sur la peur.

Les huit jours de Hanoucca racontent l’histoire d’une petite lumière qui repousse un empire de ténèbres, celle d’une humanité fragile qui défie la terreur et la force brutale, celle de la vie qui l’emporte sur la destruction – ce sont des combats qui existent aujourd’hui en nous, et aussi dans le monde autour de nous.

Le message éternel des lumières de la Ménorah a pris un sens particulier dans la période actuelle, alors que les forces de l’oppression et de l’obscurité affirment leur présence. La victoire de la lumière est une histoire pour notre temps.

 

PRÉPARATION & ALLUMAGE

1. Placer la Hanoucciah à la porte de la salle à manger ou d’une pièce de la maison, en face de la Mezouza.
2. Utiliser de l’huile d’olive ou des bougies, qui devront brûler au moins une demi-heure après la tombée de la nuit.
3. Placer les godets d’huile d’olive ou les bougies correspondant au jour de l’allumage à droite de la Hanoucciah.
4. Utiliser un Chamach (une bougie supplémentaire) pour allumer les autres bougies et le placer à l’endroit prévu à cet effet sur la Hanoucciah.
5. Avant d’allumer, on récitera les bénédictions adéquates.
6. On allume ensuite les bougies de gauche à droite, en commençant par la bougie du nouveau jour.
7. Après l’allumage, placer le Chamach à l’endroit de la Hanoucciah qui lui est réservé.
8. On récite ensuite le passage suivant: « Hanérot Halalou ».
 

LES BÉNÉDICTIONS

1.

בָּרוּך אַתָּה יי אֱ-לֹהֵינוּ מֶלֶךְ הָעוֹלָם, אֲשֶׁר קִדְּשָׁנוּ בְּמִצְוֹתָיו וְצִוָּנוּ לְהַדְלִיק נֵר חֲנוּכָּה

BAROU’H ATA ADO-NAÏ ÉLO-HÉNOU MÉLÈ’H HAOLAM ACHÈR KIDÉCHANOU BÉMITSVOTAV VÉTSIVANOU LÉHADLIK NÈR ‘HANOUCCAH.

Béni sois-Tu, Eternel notre D., Roi de l’Univers qui nous as sanctifiés par Ses Commandements et nous as ordonné d’allumer les lumières de Hanoucca.

2.

בָּרוּך אַתָּה יי אֱ-לֹהֵינוּ מֶלֶךְ הָעוֹלָם, שֶׁעָשָׂה נִסִּים לַאֲבוֹתֵינוּ, בַּיָּמִים הָהֵם בִּזְּמַן הַזֶּה

BAROU’H ATA ADO-NAÏ ÉLO-HÉNOU MÉLÈ’H HAOLAM CHÉASSA NISSIME LAAVOTÉNOU BAYAMIME HAHÈME BIZMANE HAZÉ.

Béni sois-Tu, Eternel notre D., Roi de l’Univers qui a fait des miracles pour nos pères en ces jours-là, en ce temps-ci.

Le premier soir (ou lors de votre premier allumage)

3.

בָּרוּך אַתָּה יי אֱ-לֹהֵינוּ מֶלֶךְ הָעוֹלָם, שֶׁהֶחֱיָנוּ וְקִיְמָנוּ וְהִגִּעָנוּ לִזְּמַן הַזֶּה

BAROU’H ATA ADO-NAÏ ÉLO-HÉNOU MÉLÈ’H HAOLAM CHÉHÉ’HÉ-YANOU VEKIYÉMANOU VEHIGUIANOU LIZMANE HAZÉH.

Béni sois-Tu, Eternel notre D., Roi de l’Univers qui nous a maintenus en vie, nous a préservés et nous a permis d’atteindre ce moment-ci.
 
Après chaque allumage on récite

הַנֵּרוֹת הַלָּלוּ אָנוּ מַדְלִיקִין, עַל הַתְּשׁוּעוֹת, עַל הַנִּסִּים, וְעַל הַנִּפְלָאוֹת, שֶׁעָשִֹיתָ לַאֲבוֹתיֵנוּ בַּיָּמִים הָהֵם בִּזּמַן הַזֶּה, עַל יְדֵי כֹּהֲנֶיךָ הַקְּדוֹשִׁים. וְכָל שְׁמוֹנַת יְמֵי חֲנֻכָּה, הַנֵּרוֹת הַלָּלוּ קֹדֶשׁ הֵם, וְאֵין לָנוּ רְשׁוּת לְהִשְׁתַּמֵּשׁ בָּהֶן, אֶלָּא לִרְאוֹתָן בִּלְבָד, כְּדֵי לְהוֹדוֹת וּלְהַלֵּל לְשִׁמְךָ הַגָּדוֹל, עַל נִסֶּיךָ וְעַל נִפְלְאוֹתֶיךָ, וְעַל יְשׁוּעָתֶךָ

Nous allumons ces lumières (pour commémorer) les actes salvateurs, les miracles et les merveilles que Tu as accomplis pour nos ancêtres, en ces jours-là, en ce temps-ci, par l’intermédiaire de Tes saints Cohanim. Pendant les huit jours de Hanoucca, ces lumières sont sacrées et nous n’avons pas le droit d’en faire un quelconque usage, mais uniquement de les regarder pour remercier et rendre grâce à Ton grand Nom pour Tes miracles, pour Tes merveilles et pour Tes délivrances.
 
 

LES USAGES

Il faut raconter à ses proches les miracles accomplis par D. à nos ancêtres.
On mange des plats à base de lait ou de fromage en souvenir du plat de fromage cuit par Yehoudit pour le général syrien. On prépare également des plats frits à l’huile, comme les beignets.
Les femmes ont l’habitude de ne pas effectuer de travail tant que brûlent les lumières de Hanoucca.
Les parents et grands-parents, et en général les adultes, distribuent aux enfants de l’argent («Hanoucca-gelt »), même à ceux qui sont déjà mariés. On apprend aux enfants à donner le Maasser, au moins le dixième de leurs gains, à la Tsedaka (charité) et à utiliser leur argent pour de bonnes causes.
Les enfants ont l’habitude de jouer à la toupie.
 

LES FEMMES ET JEUNES FILLES DOIVENT-ELLES AUSSI ALLUMER ?

Les femmes et jeunes filles ont subi de terribles restrictions durant l’occupation gréco-syrienne.
Par ailleurs, la victoire militaire fut en grande partie due à l’action héroïque d’une femme, Yehoudit. C’est pourquoi les femmes et filles ont l’obligation d’assister à l’allumage des lumières de Hanoucca par un homme. Dans le cas où il n’y a pas d’homme (ou de garçon de plus de treize ans) pour les rendre quitte, elles allumeront leurs propres lumières de la fête.
Que doit faire celui qui rentre chez lui très tard le soir de Hanoucca ?
Normalement, on doit allumer les lumières de Hanoucca de façon à «publier le miracle», donc quand les gens sont réveillés.
On peut allumer les lumières de Hanoucca en principe toute la nuit, à condition que quelqu’un soit éveillé dans la maison. Si tout le monde dort, il faudrait normalement réveiller au moins une personne.
Cependant, celui qui allume sa Hanoucciah alors que plus personne n’est éveillé ne sera pas réprimandé pour cela.
Comment agissent les élèves d’un internat ?
Selon certaines opinions, ils sont considérés comme membres d’une même famille et doivent donc allumer chacun leur Hanoucciah dans le réfectoire ; s’ils le désirent, ils peuvent avoir la «Kavana», l’intention de ne pas se rendre quitte et allumer leur Hanoucciah dans leur chambre à coucher qui est considérée comme leur véritable demeure.
D’autres décisionnaires tranchent qu’ils doivent a priori allumer leur Hanoucciah dans leur chambre à coucher.
Enfin, certains décisionnaires séfarades estiment que les pensionnaires d’un internat sont rendus quitte de leur obligation d’allumer du fait que leur père allume chez lui à la maison en pensant à eux.
Si on allume la Hanoucciah en public, dans une Synagogue ou une fête, doit-on prononcer les bénédictions ?
De nombreux décisionnaires tranchent qu’il faut allumer avec les bénédictions dans tout endroit où des Juifs se réunissent, que ce soit dans une fête, un restaurant, un mariage etc. afin de rendre le miracle public.

Tou Bichevat​

15 Chevat

Le 15ème jour de Chevat est le Nouvel An des Arbres, connu sous le nom de Tou Bichevat. D’après la loi biblique, il existe un cycle agricole de sept ans qui s’achève par l’année sabbatique, la Chemitah. Lorsque le Beth Hamikdach se tenait à Jérusalem, la première, la seconde, la quatrième et la cinquième année de ce cycle, les fermiers devaient prélever une seconde dîme de leur récolte et la consommer à Jérusalem. Cette dîme s’appelle Maasser Chéni, la Seconde Dîme, car elle s’ajoute (aux deux pour cent qui doivent être données au Cohen et) aux dix pour cent qui sont donnés au Lévite. Les troisième et sixième années du cycle, la seconde dîme est donnée aux pauvres qui pouvaient la consommer où bon leur semble. L’année sabbatique, aucune dîme n’est prélevée. Tous les produits de la terre qui poussent cette année-là sont sans propriétaire et quiconque peut les prendre. Il était donc primordial de déterminer le moment où la nouvelle année débute pour les produits agricoles. Nos Sages ont établi qu’un fruit dont la floraison s’est faite avant le 15 Chevat appartient à la récolte de l’année précédente. Si la floraison s’est faite après, c’est un fruit de la « nouvelle année ». Les céréales et les légumes ont le même Nouvel An que nous autres, humains, le 1er Tichri.

Pourquoi cette date ?

Dans l’espace méditerranéen, la saison des pluies commence à la fête de Souccot. Il faut ensuite environ quatre mois (depuis Souccot, le 15 Tichri, jusqu’au 15 Chevat) pour que les pluies de la nouvelle année saturent le sol et les arbres et produisent des fruits. Tous les fruits ayant fleuri auparavant sont donc un produit des pluies de l’année précédente et leur dîme est prélevée avec l’ensemble des récoltes de cette année. Bien que ce jour soit un Roch Hachana pour les arbres, nous lui accordons beaucoup d’importance parce que « L’homme est [comparé à] un arbre des champs » (Deutéronome 20,19). En cultivant des racines profondes – notre foi en D. et notre engagement dans Ses voies -, nous produisons de nombreux fruits : Torah et Mitsvot.

Coutumes

En ce jour il est de coutume de consommer les fruits avec lesquels la Torah fait l’éloge de la Terre Sainte (Deutéronome 8, 8) : olives, dattes, raisins, figues et grenades. Si vous goûtez à l’un de ces fruits pour la première fois cette saison, n’oubliez pas de réciter la bénédiction de Chéhé’heyanou. (Dans cette bénédiction, récitée en de joyeuses occasions, nous remercions D. de nous avoir « accordé vie, soutenus et permis d’atteindre ce moment. » Cette bénédiction est dite avant celle de « Haets » que l’on dit avant de consommer le fruit.) De par la nature festive de ce jour, nous omettons les Tahanoun (demande de pardon de nos fautes et confessions) des prières.

Pourim

14 Adar

SYMBOLIQUE 

La fête de Pourim est célébrée chaque année le 14ème jour du mois hébraïque de Adar (fin de l’hiver/début du printemps). Elle commémore le salut miraculeux du peuple juif dans l’ancien Empire perse du complot ourdi par Haman pour « détruire, exterminer et anéantir tous les juifs jeunes et vieux, enfants et femmes, en un seul jour. »

 

L’HISTOIRE

L’Empire perse du 4ème siècle avant l’ère commune s’étendait sur 127 pays et tous les Juifs en étaient les sujets. Après avoir fait exécuter son épouse, la reine Vachti, pour lui avoir désobéi, le roi Assuérus organisa un concours de beauté pour trouver une nouvelle reine. Une fille juive, Esther, trouva faveur à ses yeux et devint la reine – bien qu’elle refusât de divulguer quelle était sa nationalité.

Entre temps, l’antisémite Haman fut nommé premier ministre de l’Empire. Mordéhaï, le chef des Juifs (et le cousin d’Esther), défia l’ordre du roi en refusant de se prosterner devant Haman, qui portait l’effigie d’une idole sur sa poitrine. Celui-ci, exaspéré, convainquit le roi de promulguer un décret ordonnant l’extermination de tous les Juifs le 13ème jour de Adar – une date qui fut tirée au sort par Haman.

Mordéhaï galvanisa les Juifs et les convainquit de se repentir, de jeûner et de prier D.. Pendant ce temps, Esther invita le roi et Haman à participer à un festin. Lors de ce festin, Esther révéla au roi son identité juive. Haman fut pendu, Mordéhaï fut nommé premier ministre à sa place et un nouveau décret fut promulgué, donnant aux Juifs le droit de se défendre contre leurs ennemis.

Le 13ème jour de Adar, les Juifs prirent les armes et vainquirent leurs agresseurs, en tuant de nombreux. Le 14 Adar, il se reposèrent et célébrèrent leur victoire et le miracle de D.. Dans la ville de Chouchane, il leur fallut un jour de plus pour atteindre la victoire.

 

POURQUOI CE NOM ?

Pourim signifie « sort » en persan ancien. La fête fut ainsi nommée parce que Haman avait tiré au sort pour déterminer le jour où il réaliserait son plan diabolique. Vous pouvez prononcer ce nom de plusieurs façons.

 

LES COUTUMES

1. Écouter la lecture de la Méguila (le Livre d’Esther), qui relate l’histoire du miracle de Pourim.

2. Donner des dons d’argent aux pauvres, Matanot Laévyonim.

3. Envoyer des cadeaux de nourriture à au moins UN de ses amis, c’est le Michloah Manot.

4. Enfin le Michté, un joyeux festin de Pourim.

En outre, les enfants ont l’habitude de se déguiser à Pourim.

Pessah

du 15 au 22 Nissan

La fête de Pessah, qui dure huit jours, est célébrée en début de printemps, elle commémore la libération des Hébreux de l’esclavage en Égypte ancienne. Elle est observée en s’abstenant de consommer toute nourriture levée et en célébrant les repas du Séder qui incluent quatre coupes de vin, la consommation de matsa et d’herbes amères, et le récit de l’histoire de l’Exode.

Le nom hébraïque פֶּסַח signifie « passer par-dessus », car D. passa par-dessus les maisons juives lorsqu’Il tua les premiers-nés égyptiens la première nuit de Pessah de l’histoire.

 

HISTOIRE

Après de nombreuses décennies d’esclavage sous les Pharaons d’Égypte, pendant lesquelles les Juifs furent contraints à un travail écrasant et soumis à des atrocités, D. vit la détresse du peuple et envoya Moché chez Pharaon avec ce message : « Laisse partir Mon peuple, pour qu’il Me serve. ». Lorsque, malgré plusieurs avertissements, Pharaon refusa d’obéir à l’ordre divin, D. envoya sur l’Égypte dix plaies dévastatrices qui y semèrent la désolation, détruisant bétail et récoltes.

Au milieu de la nuit du 15 Nissan de l’année 2448 depuis la création (1313 avant l’ère commune), D. infligea aux Égyptiens la dernière des dix plaies qui tua tous leurs premiers-nés tout en épargnant les Enfants d’Israël, « sautant par-dessus » leurs maisons.

La résistance de Pharaon fut brisée, et il chassa littéralement ses anciens esclaves du pays. Les Bné Israël s’en allèrent dans une telle hâte, que le pain qui devait leur servir de provision pour la route n’eut pas le temps de lever. 600 000 hommes adultes, et beaucoup plus de femmes et d’enfants, quittèrent l’Égypte ce jour-là, entamant leur voyage vers le mont Sinaï et leur naissance en tant que peuple élu de D..

 

CÉLÉBRATION

Pessah est divisé en deux parties :

  1. Les deux premiers jours et les deux derniers jours (qui commémorent l’ouverture de la Mer Rouge) sont des jours de fête entière. On allume les bougies de la fête le soir, et on fait le Kiddouch suivi d’un repas de fête les deux soirs et les deux jours. On ne se rend pas au travail et on s’abstient de conduire, d’écrire ou d’allumer et éteindre les appareils électriques. Il est cependant permis de cuisiner et de porter à l’extérieur.

2. Les quatre jours du milieu sont appelés Hol Hamoed, les demi-fêtes, « jours intermédiaires ». La plupart des travaux y sont permis.

 

PAS DE HAMETS

Pour rappeler le pain non levé que les Juifs consommèrent en quittant l’Égypte, nous nous abstenons de manger ou même d’avoir en notre possession toute forme de Hamets depuis la mi-journée de la veille de Pessah jusqu’à la fin de la fête.

Le Hamets est un grain qui a levé. Il s’agit donc de toute nourriture ou boisson contenant ne serait-ce qu’une trace de blé, d’orge, de seigle, d’avoine, d’épeautre ou de leurs dérivés qui n’ont pas été surveillés de manière à en empêcher la fermentation. Le pain, les gâteaux, les biscuits, les céréales, les pâtes et la plupart des boissons alcoolisées en font partie. 

En débarrasser nos maisons du  est un travail méticuleux. Il implique un nettoyage de printemps complet pendant les semaines qui précèdent Pessah et culmine par la cérémonie de la recherche du Hamets, Bedikat Hamets, la nuit avant Pessah. Le lendemain dans la matinée, on le brûlera , Biyour Hamets, trouvé pour le faire disparaître totalement. Le Hamets dont il est impossible de se débarrasser peut être vendu à un non-juif pour la durée de la fête à l’aide d’un Pouvoir de vente.

 

LES SEDARIM

L’événement central de Pessah est le Séder, célébré les deux premiers soirs de la fête. Le Séder est un repas de fête familial, jalonné de traditions et de rituels, qui se décline en quinze étapes.

Les points principaux du Séder sont :

  • Manger de la Matsa.
  • Manger des herbes amères -pour commémorer l’amertume de l’esclavage subi par les Bné Israël.
  • Boire quatre coupes de vin ou de jus de raisin – une boisson royale pour célébrer notre liberté retrouvée.
  • La lecture de la Haggadah, un texte qui relate l’histoire de la sortie d’Égypte dans les détails. Cette lecture est l’accomplissement du commandement biblique de raconter aux enfants l’histoire de la sortie d’Égypte la nuit de Pessah.

Lag Baomer

18 Iyar, 33e jour de l'Omer

Nous comptons quarante-neuf jours entre Pessah et Chavouot. Le 33ème jour du compte de l’Omer rappelle la Hiloula (décès) de Rabbi Chimone Bar Yohaï qui avait demandé que cette date soit célébrée comme un jour de joie (puisqu’il y avait achevé de façon parfaite sa mission sur terre). Ce jour marque une pause dans la période de deuil instituée à cause d’une terrible épidémie qui avait frappé les disciples de Rabbi Akiba).

 

COUTUMES

• On ne récite pas les prières de Tahanoun (supplications), même pas la veille.

• Nombre de gens ont la coutume de se rendre au tombeau de Rabbi Chimone Bar Yohaï à Mérone, près de Tibériade en Galilée ; on y procède à la première coupe de cheveux des garçons qui ont atteint l’âge de 3 ans depuis Pessah.

• On a la coutume de manger des caroubes, en souvenir de ces fruits dont se nourrissaient Rabbi Chimone et son fils Rabbi Eléazar quand ils se cachaient dans une grotte à cause des Romains. Certains ont aussi la coutume de manger des œufs durs dont la coquille serait devenue marron durant la cuisson.

• On donne davantage de Tsedaka (charité).

• Les enfants sortent et défilent tous ensemble fièrement dans la rue avec des drapeaux et des pancartes les encourageant à étudier la Torah et accomplir les Mitsvot : le but de la descente de l’âme dans le corps est de «marcher», d’avancer dans la vie. Ces défilés donnent chaleur et vitalité à l’étude formelle et prolongent l’enthousiasme des enfants dans leur éducation.

– Lag Baomer est un moment propice pour prier pour la naissance d’enfants et leur bonne éducation.

 

LE SENS DU NOM

Lag Baomer – ל”ג בעומר – tombe toujours le 18ème jour du mois d’Iyar. Alors, que signifie son nom ? Le mot « Lag » est constitué des lettres hébraïques lamed (ל) Et guimel (ג), qui ont ensemble la valeur numérique de 33. « Baomer » signifie « dans le Omer ». Le Omer est la période du compte qui commence le deuxième jour de Pessah et s’achève à la fête de Chavouot, après le 49ème jour.

Ainsi, Lag Baomer est le 33ème jour du compte du Omer, qui coïncide avec 18 Iyar. Qu’est-il arrivé le 18 Iyar qui mérite d’être célébré ?

  • Rabbi Chimone bar Yohaï, qui vécut au 2ème siècle de l’ère commune, fut le premier à enseigner publiquement la dimension mystique de la Torah connue sous le nom de  Kabbale. Il fut l’auteur de l’œuvre de base de la Kabbale, le Zohar. Le jour de son départ de ce monde, Rabbi Chimone demanda à ses disciples de considérer cette date comme « le jour de ma joie ».
  • Lag BaOmer commémore un autre joyeux événement : le Talmud relate que, dans les semaines entre Pessah et Chavouot, une épidémie frappa les disciples du grand sage Rabbi Akiva « parce qu’ils ne se comportaient pas avec respect les uns envers les autres » ; ces semaines sont donc considérées comme une période de deuil, ce qui implique que certaines formes de réjouissances y sont interdites par la loi et la tradition. Le jour de Lag Baomer, l’épidémie cessa. Ainsi, ce jour porte également le thème de Ahavat Israël, le devoir d’aimer et de respecter son prochain.

Yom HaShoah

UNE JOURNÉE À LA MÉMOIRE DES VICTIMES DE LA SHOAH

Chaque année, en Israël et partout dans le monde, un hommage est rendu lors de Yom HaShoah – יום השואה – aux 6 millions de Juifs morts durant la Seconde Guerre mondiale, victimes des nazis et de leurs collaborateurs.

En France, 76 000 Juifs – dont 11 400 enfants – ont été déportés vers les camps de la mort. Seuls 2 600 d’entre eux survécurent.

 

DE DIVERSES COMMÉMORATIONS

Alors même que la seconde guerre mondiale faisait encore rage, les proches des victimes juives du nazisme, ainsi que différentes associations juives locales et internationales, mirent en place différentes formes de commémorations à la mémoire des défunts. Un projet de mémorial des Juifs déportés depuis le Ghetto de Varsovie vers le camp d’extermination de Treblinka (Pologne) fut ébauché dès que la nouvelle parvint dans ce qui était alors la Palestine mandataire, soit en août 1942. Quelques semaines plus tard, la mise en œuvre de ce que les nazis nommaient la « solution finale », c’est-à-dire la destruction systématique de tous les Juifs d’Europe, conduisit Mordechai Shenhavi, l’initiateur du projet, à l’étendre à la totalité des Juifs victimes du nazisme.

La multiplication des témoignages sur les exactions nazies et sur le nombre de victimes conduisit les autorités juives de Palestine à proclamer trois jours de deuil et de protestation entre du 30 novembre au 2 décembre 1942. Quelques jours plus tard, une période additionnelle de 10 jours de jeûne fut proclamée, laquelle devait débuter à la date hébraïque du 10 Tevet, qui correspondait cette année-là au 18 décembre.

 

DES RITUELS VARIÉS

Si beaucoup de Synagogues organisent des offices spéciaux à l’occasion de Yom HaShoah, leur déroulement n’est pas standardisé et varie considérablement selon les communautés. Différents textes liturgiques correspondant notamment aux différents courants du Judaïsme ont ainsi été composés. Elaborés à partir de témoignages de survivants du génocide accolés à des versets bibliques, ils sont lus dans certaines Communautés. Parfois, on sonne le Choffar, la corne du bélier utilisée lors des fêtes de Roch Hachana et Yom Kippour. Dans certains foyers, on allume également une bougie en mémoire des défunts. En outre, beaucoup de Communautés organisent des événements éducatifs combinant de témoignage de survivants et projection de documentaires.

Sur le site de camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz-Birkenau, des milliers de personnes commémorent ce jour par la Marche des Vivants.

En France, depuis 1991, une lecture solennelle et publique des noms des plus de 76 000 juifs de France déportés et morts pendant la seconde guerre mondiale qui ont pu être identifié a lieu à Paris. Elle se déroule désormais au Mémorial de la Shoah (75004).

Yom Hazikaron

Yom Hazikaron est la Journée commémorative dédiée aux combattants tombés pour Israël et aux victimes du terrorisme.

Ne pas oublier ! C’est une des forces du peuple juif. Aller de l’avant, mais sans oublier le passé. Cela se concrétise à Pessah, le jour de Yom HaShoah et maintenant le jour deYom Hazikaron, en hébreu
יום הזיכרון לחללי מערכות ישראל ולנפגעי פעולות האיבה – le jour du souvenir des combattants tombés pour Israël et des victimes du terrorisme.

Dès la création de l’état d’Israël, les soldats tombés au combat sont associés aux « festivités » de Yom Haatsmaout, du jour de l’Indépendance. Mais certaines familles ont du mal à mélanger leur deuil à la joie générale. Ben Gourion décide alors de choisir une date spécifique pour se souvenir de ces héros qui ont donné leur vie pour qu’existe et survive Israël. Il décide de faire du 4 Iyar – veille de 5 Iyar jour de l’Indépendance – le Yom Hazikaron. 

Les cérémonies débutent la veille au soir, avec une sirène de 2 minutes. Une cérémonie a lieu dans la foulée au Kotel en présence du Président, des chefs de l’armée et des familles endeuillées. Le lendemain matin,une nouvelle sirène retentit. Durant cette journée, des cérémonies sont organisées dans tous les cimetières militaires du pays et dans la journée autour des monuments commémoratifs. La principale cérémonie a lieu au cimetière militaire du Mont Herzel en présence du premier ministre.

 

LE MÉMORIAL À HAR HERZEL, JÉRUSALEM

À ce jour Israël compte 24 069 soldats morts pendant leur service ou handicapés durant leur service et décédés ensuite. Rien que ces 12 derniers mois, 140 noms se sont ajoutés à la longue liste.

Il y a quelques années, un mémorial a été érigé à l’entrée du cimetière de Har Herzel à Jérusalem pour rendre hommage aux personnes ayant perdu la vie pour Israël dans l’un ou l’autre des 5 corps constitués : en service de 5 corps constitués : l’armée, la police, le Mossad ( les services secrets extérieurs ), le Chabak ( les services secrets intérieurs) et le Chabass ( service des prisons ).

Sur chaque brique de ce monument est inscrit un nom. 

 

POURQUOI UNE DATE SI PROCHE DES CÉLÉBRATIONS DE L’INDÉPENDANCE ?

Chaque année, Yom Hazikaron est commémoré la veille de Yom Haatsmaout, Jour de l’Indépendance. Une succession dans le calendrier qui peut sembler étonnante étant donné que le Jour du Souvenir est un jour triste, commémorant la mémoire de soldats et civils israéliens tués alors que le Jour de l’Indépendance est un jour particulièrement heureux, célébrant bien sûr l’Indépendance de l’État. Cette succession trouve cependant son explication au début de l’histoire de l’État d’Israël.

Le Dr Mordehai NAOR, auteur et chercheur spécialisé dans l’histoire de l’État d’Israël et du peuple juif, a déclaré à The Media Line que marquer les deux jours consécutifs s’est produit « par hasard ». « La catastrophe du Gush Etzion a eu lieu pendant la guerre d’indépendance d’Israël, un jour avant la fondation de l’État », a affirmé NAOR, faisant référence à ce qui est plus largement connu sous le nom de massacre de Kfar Etzion le 13 mai 1948.

Dans cette attaque, environ 129 personnes juives – les chiffres exacts sont contestés – ont été tuées par les forces arabes et jordaniennes au Kibboutz Kfar Etzion, qui est situé dans les collines de Judée au-delà de la Ligne verte qui délimite les frontières d’Israël d’avant 1967. Le massacre a eu lieu après une bataille de deux jours entre les forces juives et arabes. Des résidents juifs du Kibboutz, qui se seraient rendus, auraient été arrêtés dans une cour et abattus. Leurs restes ont finalement été enterrés au mont Herzel à Jérusalem.

Alors que les célébrations du jour de l’indépendance d’Israël ont été inscrites dans la loi en tant que fête nationale en 1949, Yom Hazikaron n’a été promulguée que de nombreuses années plus tard. « Jusqu’en 1963, marquer Yom Hazikaron juste avant Yom Haatsmaout était une coutume et non une loi », a expliqué NAOR. « Au fil des années, le lien entre les deux jours s’est accru et les gens ont commencé à dire qu’il est impossible de célébrer [l’indépendance] d’Israël sans se souvenir également du lourd tribut qu’il a payé. »

 

Yom Haatsmaout

La commémoration annuelle de l’indépendance de l’état d’Israël est célébrée depuis 1949 entre le 3 et le 6 Iyar, une date qui tombe au mois d’avril ou de mai du calendrier grégorien. Fête nationale israélienne, sa dimension religieuse est débattue, et son observance donc très variable d’une communauté à une autre.

 

UNE FÊTE NATIONALE

L’indépendance de l’état d’Israël a été proclamée le 14 mai 1948 – date qui correspondait cette année-là au 5 du mois d’Iyar dans le calendrier hébraïque ‒ soit quelques heures avant l’expiration du mandat que les Britanniques exerçaient sur la Palestine depuis 1923 suite à la dislocation de l’empire ottoman. Dès l’année suivante, l’assemblée israélienne (en hébreu, Knesset) vota une loi qui conférait le statut de fête nationale à la date anniversaire de la déclaration d’Indépendance suivant le calendrier hébraïque. Comme les fêtes juives les plus solennelles, le Jour de l’indépendance débute à la tombée de la nuit dans la soirée du 4 Iyar et se poursuit jusqu’au coucher du soleil le jour suivant.

 

DES FESTIVITÉS DANS TOUT LE PAYS

Dès le coucher du soleil dans la soirée du 4 Iyar, à Jérusalem, le drapeau israélien du cimetière militaire du Mont Herzel, qui avait été mis en berne pour le Jour du souvenir, est à nouveau hissé en haut du mât. Les autorités politiques du pays – le chef d’état, le Premier ministre ou le président de la Knesset ‒ prononcent un discours de remerciement aux différentes unités des forces armées qui défilent avec leurs étendards. Des performances artistiques sont également proposées et, lors d’une cérémonie nommée Hadlakat Masuot, 12 torches, représentant symboliquement les 12 tribus bibliques d’Israël, sont allumées par 12 citoyens choisis pour leur action exemplaire dans différents domaines. Dans de nombreuses villes israéliennes, les rues sont piétonnisées, des spectacles et des feux d’artifice sont organisés.

Dans la journée du 5 Iyar, le président israélien remet traditionnellement des décorations militaires et l’armée ouvre certaines de ses bases militaires au public. Le même jour ont lieu différents événements culturels majeurs du pays, notamment le concours biblique mondial (Hidon HaTanah), une compétition de connaissance la bible hébraïque destinées aux collégiens et lycéens ainsi que la remise des Prix Israël, la plus haute distinction culturelle et scientifique du pays. Les habitants ont quant à eux coutume de décorer leur logement de drapeaux israéliens et d’organiser des pique-niques à cette occasion.

 

UN DÉBAT SUR SA DIMENSION RELIGIEUSE En 1951, la décision du Grand Rabbinat israélien de conférer au Jour de l’indépendance le statut de fête religieuse mineure a engendré de nombreuses oppositions et déclenché un intense débat sur la nature de la fête, lequel n’est toujours pas résolu. En conséquence, les pratiques religieuses qui lui sont associées varient considérablement. Dans les Synagogues israéliennes dépendant du Grand Rabbinat, beaucoup récitent à cette occasion le Hallel, un ensemble constitué des Psaumes 113 à 118 et qui caractérise la liturgie des grandes fêtes de réjouissances de la Torah ; à l’inverse, d’autres rituels, comme la récitation de la bénédiction traditionnellement associée au Hallel, restent peu répandus. Dans les communautés appartenant au mouvement dit du « sionisme religieux », une liturgie spécifique a été élaborée pour le Jour de l’indépendance : elle combine des éléments empruntés à d’autres fêtes juives, notamment Pessah, Hochaana Rabba, Roch Hachana et Hanoucca. 

 

YOM HAATSMAOUT EN DEHORS D’ISRAËL

En conséquence de ces dissentions, le statut du Jour de l’indépendance est également très contrasté dans les Communautés juives vivant en dehors d’Israël. Suivant le courant auxquels elles appartiennent, les congrégations insèrent des prières spéciales dans l’office, célèbrent des offices spécifiques ou n’accomplissent aucun rituel particulier. En revanche, le jour de la fête est souvent l’occasion pour les institutions et associations juives d’organiser des manifestations culturelles et festives indépendantes de la liturgie synagogale.

Chavouot

6 et 7 Sivan

La fête de Chavouot dure deux jours, commençant au coucher du soleil le 5 Sivan et dure jusqu’à la tombée de la nuit le 7 Sivan (du 4 au 6 juin 2022). En Israël, elle ne dure qu’un jour et s’achève à la tombée de la nuit le 6 Sivan.

 

LOIS & COUTUMES

La montagne du Sinaï est aride, et pauvre en végétations. Toutefois, avant le don de la Torah, Hachem y fit pousser toutes sortes de plantes et de fleurs pour en faire un merveilleux écrin en vue de l’extraordinaire cadeau qu’Il s’apprêtait à offrir aux Bné Israël. En souvenir de ce miracle, il est d’usage d’embellir la Synagogue et les maisons avec des fleurs et de la verdure en l’honneur de la fête de Chavouot. (On veillera à effectuer ces préparatifs avant la fête afin d’éviter tout problème de Mouktsé).  
 

Certains ont l’habitude de se tremper au Mikvé le jour de Chavouot en souvenir de la purification à laquelle s’étaient conformés les Bné Israël à l’approche du don de la Torah.

Afin d’être certains que les sept semaines de compte sont complètes comme l’exige la Torah, il est de coutume de faire la prière de Arvit à la nuit, la veille de Chavouot. De même, l’on récitera le Kiddouch à la nuit tombée.

Tout comme Souccot et Pessah, la fête de Chavouot fait partie des Chaloch Regalim, fêtes de pèlerinage. Par conséquent, les prières et le Kiddouch que l’on récite durant cette fête comportent des passages et spécificités relatifs aux Chaloch Regalim. On ajoutera ainsi entre autres ‘’ète yom hag hachavouot hazé, zeman matan toraténou” dans la Amida.

On lira le Hallel en entier le jour de Chavouot.

On a l’habitude de rester éveillé toute la nuit de Chavouot afin d’étudier la Torah et de réciter le Tikoun. Selon le Arizal Hakadoch, tout celui qui veille la nuit de Chavouot afin de s’adonner à l’étude de la Torah bénéficiera d’une protection particulière tout au long de l’année.

Bien que la veillée de Chavouot entraîne une fatigue inévitable, il faudra s’efforcer de ne pas s’endormir durant la prière du lendemain matin.

Dans les Communautés Séfarades, il est de coutume à Chavouot de lire les Hazarot de Rabbi Chlomo Ibn Gabirol. Il s’agit du recensement des 613 Mitsvot rédigées sous forme poétique. En Israël, on lira la totalité des Hazarot en un jour alors qu’en Diaspora on partagera la lecture de la façon suivante: le premier jour de Chavouot sera consacré à la lecture des Mitsvot Assé (ordonnances positives) et le deuxième jour, à la récitation des Mitsvot Lo Taassé (ordonnances négatives). Il existe d’autres versions d’Hazarot rédigées par d’autres auteurs.

Dans de nombreuses Communautés, il est d’usage, à Chavouot lors de l’ouverture du Eihal, de lire le texte de la Ketouba (acte de mariage) entre les Bné Israël et la Torah, rédigé par Rabbi Israël NADJARA.

Le jour de Chavouot, on lira dans la Torah le passage de la Parachat Yitro qui se réfère au don de la Torah.

Durant la fête de Chavouot, nous avons également l’habitude de lire la Meguilat Ruth. Selon le Gaon de Vilna, il faudrait la lire sur une Méguila écrite sur un parchemin et réciter des bénédictions sur cette lecture. Toutefois, d’autres communautés lisent la Meguilat Ruth sur un livre, sans réciter de bénédictions.

David Hameleh est né et décédé le jour de Chavouot. En souvenir de ce Juste, il est d’usage de se réunir afin de lire le livre des Psaumes, dont David Hamelekh est l’auteur.

De nombreuses Communautés ont pris l’habitude de consommer des mets lactés le jour de Chavouot. Cependant, la Mitsva de consommer de la viande à Chavouot reste en vigueur car il est dit “Vesamkhta Behague’ha” , “tu te réjouiras lors de tes fêtes”et la réjouissance passe, entre autres, par la consommation de plat carnés.

COMMENT LES JUIFS ONT-ILS REÇU LA TORAH ?

Sept semaines après la sortie d’Égypte après avoir été libéré de l’esclavage, le peuple hébreu se dirige vers la terre promise, Israël, pour y construire son pays. Mais avant cela, ils ont besoin d’une loi, car un peuple libre a toujours besoin d’une loi qui stipule les droits et les devoirs de chacun. Alors, les Hébreux se rassemblent au pied du mont Sinaï, qui se trouve dans le désert du Sinaï.
Moïse monte sur le Mont Sinaï et D. lui dit de demander aux Juifs s’ils sont prêts à recevoir la Torah et à respecter ses commandements. Lorsque Moïse redescend, les Juifs répondent que oui : ils veulent la Torah ! 
Moïse remonte sur le mont Sinaï pour donner la réponse des Hébreux à D. qui lui demande, alors, de redescendre pour dire au peuple de se préparer pendant deux jours car, le troisième jour, il y aura une grande révélation !
Le troisième jour, il y a en effet des éclairs, du tonnerre et de la fumée, comme si la montagne était en feu ! Le peuple est extrêmement impressionné par ce spectacle. Et D. prononce les Dix Commandements :

    1. Je suis l’Éternel ton D..
    2. Tu n’adoreras pas d’idoles.
    3. Tu ne prononceras pas le nom de Dieu en vain.
    4. Tu respecteras le Chabbat comme un jour saint.
    5. Tu honoreras ton père et ta mère.
    6. Tu ne tueras point.
    7. Ne commets point d’adultère.
    8. Tu ne voleras point.
    9. Tu ne mentiras point.
    10. Tu ne convoiteras point ce qui est à ton prochain.

Ensuite, Moïse remonte au sommet du Mont Sinaï pour recevoir les Tables de la Loi et la Torah. Il y reste pendant 40 jours et 40 nuits.

 

L’ALLUMAGE DES BOUGIES DE CHAVOUOT

La veille de Chavouot, avant la tombée de la nuit, on procédera à l’allumage des bougies de la fête de Chavouot en récitant la bénédiction suivante :

 בָּרוּךְ אַתָּה יְיָ אֱלֹהֵינוּ מֶלֶךְ הָעוֹלָם, אֲשֶׁר קִדְּשָׁנוּ בְּמִצְוֹתָיו וְצִוָּנוּ לְהַדְלִיק נֵר שֶׁל יוֹם טוֹב

“Baroukh Ata Ado.. Elo-Hénou Mélèkh Haolam Achèr Kidéchanou Bémitsvotav Vétsivanou Léhadlik Nèr Chel Yom Tov”

“Bénis sois-Tu,Hachem, notre D., Roi du Monde, qui nous a sanctifié par ses commandements et nous a ordonné d’allumer la lumière de la fête.”

 

Si la fête de Chavouot tombe un Chabbat, on dira :

 בָּרוּךְ אַתָּה יְיָ אֱלֹהֵינוּ מֶלֶךְ הָעוֹלָם, אֲשֶׁר קִדְּשָׁנוּ בְּמִצְוֹתָיו וְצִוָּנוּ לְהַדְלִיק נֵר שֶׁל שבת ושֶׁל יוֹם טוֹב

“Baroukh Ata Ado.. Elo-Hénou Mélèkh Haolam Achèr Kidéchanou Bémitsvotav Vétsivanou Léhadlik Nèr Chel Chabbat vechel Yom Tov”

“Bénis sois-Tu Hachem, notre D., Roi du Monde, qui nous a sanctifié par ses commandements et nous a ordonné d’allumer la lumière de Chabbat et de la fête”.

La plupart des décisionnaires recommandent de ne pas prononcer la bénédiction de Cheheyanou, car elle sera prononcée lors du Kiddouch de Chavouot.

En dehors d’Erets Israël, où l’on fête deux jours de Yom Tov, on allumera également des bougies le deuxième soir de Yom Tov, une fois la nuit tombée, et à partir d’une flamme existante. 

Le deuxième soir, on ne prononcera pas la bénédiction de “Cheheyanou”.

17 Tamouz

Chiva assar béTamouz, le 17 tamouz : le jeûne que nous observons ce jour marque l’entrée dans la période des Trois semaines. C’est en effet le 17 Tamouz 3830 (ou en l’an70) qu’après quatre années de révolte juive les légions romaines ouvrirent une brèche dans les murailles de Jérusalem assiégée.

UN JOUR DE JEÛNE

  • Le jeûne du 17 Tamouz est le début de la période des Trois Semaines de deuil pour la destruction de Jérusalem et des deux Saints Temples.
  • Ce jeûne commémore en fait cinq événements tragiques survenus à cette date :
    • Moïse brisa les premières Tables de la Loi lorsqu’il vit le peuple juif adorer le Veau d’Or.
    • Au cours du siège de Jérusalem par les Babyloniens, le sacrifice quotidien fut interrompu par manque de bétail.
    • Apostomos brûla un rouleau de la Torah.
    • Une idole fut installée dans le saint Temple.
    • Une première brèche fut percée ce jour-là dans les murailles de la ville sainte par les Romains en l’an 69 de l’ère commune, après un long siège. (Trois semaines plus tard, après que les Juifs se soient vaillamment défendus, les Romains détruisirent le second Saint Temple, le jour du 9 Av.)

D’après le Talmud de Jérusalem, c’est également en ce jour que les Babyloniens percèrent la muraille de Jérusalem lorsqu’ils vinrent détruire le premier Temple.

 

CONCRÈTEMENT

  • Les adultes en bonne santé – à partir de l’âge de Bat et Bar Mitsva – s’abstiennent de manger et de boire depuis l’aube jusqu’à la tombée de la nuit.
  • Les femmes enceintes et qui allaitent ne jeûnent pas.
  • Un malade doit consulter un Rabbin. Ceux qui sont dispensés de jeûne, comme les malades et les enfants, ne devraient pas consommer de douceurs en ce jour.
  • Un jour de jeûne est un jour propice, un jour où D. est accessible, attendant notre repentir.
  • Il est permis de se lever avant le début du jeûne pour manger quelque chose, à condition d’avoir eu l’intention de le faire avant d’aller dormir.
  • Au cours de la prière du matin, nous récitons les Selihot (élégies) relatives à ce jour, figurant à la fin du recueil de prières.
  • Le long “Avinou Malkeinou” est récité lors de l’office du matin et de celui de l’après-midi.
  • La Torah est lue lors de l’office du matin et de celui de l’après-midi. La lecture – qui est la même pour ces deux offices – est Exode 31,11-14 et 34,1-10, et évoque comment, après l’incident du Veau d’Or, Moché a intercédé auprès de D. en faveur des Israélites jusqu’à obtenir Son pardon pour eux.
  • Dans le rite hassidique et le rite achkénaze, après la lecture de l’après-midi, la Haftara des jours de jeûne est lue (Isaïe 55,6 à 58,8).
  • Au cours de la Amida de l’après-midi, tous ceux qui jeûnent ajoutent un petit passage, Aneinou, dans la bénédiction Chéma Koleinou.
  • Si le 17 Tamouz tombe un Chabbat, le jeûne est repoussé au dimanche.
  • S’abstenir de manger et de boire est l’aspect superficiel d’un jour de jeûne. À un degré plus profond, un jour de jeûne est un jour propice, un jour où D. est accessible, attendant notre repentir.
  • Nos Sages ont enseigné : “Toute génération au sein de laquelle le Temple n’a pas été reconstruit, c’est comme si le Temple avait été détruit en son temps.” Un jour de jeûne n’est pas seulement un jour triste, c’est un jour lors duquel nous sommes investis du pouvoir de réparer la cause de cette destruction, afin que notre exil s’achève et que nous entrions dans l’ère messianique, puisse-t-elle advenir très prochainement.

LES TROIS SEMAINES

•Durant les trois semaines suivantes, jusqu’au 9 Av, on augmente les dons à la Tsedaka.
• On évite d’acheter de nouveaux vêtements et on ne prononce pas la bénédiction « Chéhé’héyanou » (par exemple sur un fruit nouveau).
• On ne se coupe pas les cheveux, on n’écoute pas de musique joyeuse et on ne célèbre pas de mariage.
• On évite de passer en jugement.
• Durant les neuf jours qui précèdent le 9 Av, on ne mange pas de viande et on ne boit pas de vin. Par contre, on assistera à un Siyoum, ce qui est une joie permise durant cette période.

Nos Sages ont abondamment souligné la gravité de ces jours. Ne s’agit-il pas du début de l’exil qui est encore le nôtre comme de celui, si l’on peut dire, de l’exil de la Chéhina, de la Présence divine ? La destruction du Temple n’est-elle pas une indicible perte pour le peuple juif comme pour l’ensemble de l’humanité? Le temps des trois semaines est certes un temps d’étroitesse. Ben hametsarim,un temps « entre les limites ». Faut-il pourtant s’y laisser enfermer? Pour la tradition juive une tristesse close sur elle-même ne peut pas être la réponse. La commémoration de la perte n’est là que parce qu’elle nous désigne un autre horizon, un projet. Réparer, améliorer, élever, spiritualiser : voilà des maîtres-mots de l’action millénaire du judaïsme. Ce qui a été physiquement détruit peut être spirituellement reconstruit.

Tous les enfants juifs, autrefois, connaissaient ce récit : Rabban Gamliel, Rabbi Elazar ben Azarya, Rabbi Yochoua et Rabbi Akiba montèrent un jour à Jérusalem. Arrivant devant le mont du Temple et voyant un renard sortir de ce qui avait été le Saint des Saints, les trois premiers éclatèrent en d’amers sanglots. Mais Rabbi Akiba se mit à rire! « Qu’a-tu donc Aquiba à rire ainsi? Et vous, répondit-il, qu’avez-vous donc à pleurer? ». « Pour ce lieu, dirent les Maîtres, la Torah décrète que le profane qui s’en approcherait mourrait. Voilà que des renards en sortent et nous ne devrions pas pleurer! ». Rabbi Akiba leur opposa alors les prophéties de Jérémie et de Zacharie. Jérémie qui annonce la ruine de Jérusalem et Zacharie qui transmet la grandiose promesse : « Oui certes, dit l’Éternel, je les ramènerai pour qu’ils habitent dans Jérusalem; ils seront mon peuple et Je serai leur D. en vérité et en justice ». « La première prophétie étant réalisée, conclut Rabbi Akiba, la seconde le sera certainement à son tour ». Alors les Maîtres dirent : « Akiba, tu nous a consolés! ».

Consolation : elle commence dès le Chabbat qui suit Ticha Béav, le 9 Av, Chabbat Nahamou, le Chabbat de la consolation. Et c’est bien plus qu’une consolation que nous vivrons dès le 15 Av, jour de joie entre tous.

L’exil n’est pas un état, il est un chemin. Celui qui mène à l’ultime libération.

9 Béav

Tichea Béav – תשעה באב – est le jour le plus triste du calendrier juif. Il fut institué le 9ème jour du mois de Av, d’où son nom.

Les prophètes ont choisi Ticha Béav pour commémorer en premier lieu la chute du premier Temple de Jérusalem, dit Temple de Salomon en l’an 586 av è c., qui précéda l’exil de Babylone puis du second temple en l’an 70 av è c. suivi d’un autre exil. Ce jour est aussi censé commémorer une succession de catastrophes qui s’abattirent sur Israël à savoir :

  • L’interdiction pour la génération de l’exode de rentrer en Israël par suite de la faute des explorateurs envoyés par Moché.
  • La destruction de la forteresse juive de Betar par les légions d’Hadrien en 135 è.c
  • La destruction et la déjudaïsation de Jérusalem par Turnus Rufus, gouverneur romain de Judée et la construction d’AElia Capitolina à la place.


Viendront ensuite d’autres épisodes noirs de l’histoire juive plus récents tels que :

  • La signature par Edouard 1er en 1290 de l’édit bannissant les Juifs d’Angleterre
  • L’expulsion des Juifs d’Espagne en 1492
  • Les persécutions des Juifs lors des Croisades
  • L’extermination des Juifs durant la Seconde Guerre Mondiale


LES 5 INTERDITS

Le 9 Av, de jour comme de nuit, il est strictement interdit de manger, de boire, de se laver, d’étaler toutes substances sur la peau, de chausser des chaussures en cuir et d’avoir des rapports intimes. Toutes ces restrictions sont également applicables aux femmes.

CÉLÉBRATION

En ce jour de Ticha Béav, tous les ornements des Synagogues comme le tissu de la chaire de lecture, la nappe de la table de lecture de la Torah ou encore le rideau de l’arche sainte sont enlevés. Les lumières sont baissées plongeant la Synagogue dans une quasi-obscurité. Les fidèles déchaussés s’assoient à même le sol ou sur des chaises basses.

Après la prière du soir, le livre des Lamentations est lu à voix haute mais éteinte par l’officiant et à voix basse par l’assemblée. La lecture des Lamentations est suivie de la récitation de quelques versets.


TRADITION

Ce 9 Av, jour le plus lugubre du calendrier hébraïque est précédé d’une période de 3 semaines excluant de manière progressive viandes, vin, musique et autres signes de réjouissances.

Dès le coucher du soleil de la veille de Ticha Béav et pendant 24 heures, les fidèles observent un jeûne soumis aux mêmes restrictions que Yom Kippour. (Lorsque le 9 Av tombe un Chabbat, le jeûne est pratiqué le dimanche 10). Il s’agit d’un jeûne obligatoire qui doit être suivi par tout adulte majeur (plus de 13 ans pour les hommes et plus de 12 ans pour les femmes).

Les Juifs doivent aussi s’abstenir de toute activité agréable pendant la nuit précédant et durant la journée du 9 Av. Parmi les actions proscrites on citera l’interdiction :

  • De se laver
  • De se raser
  • De porter des chaussures en cuir
  • D’étudier la Torah
  • D’avoir des relations sexuelles


Avant le début du jeûne, il est coutume de prendre un «repas de séparation» dénommé “Séouda Hamafseket”, assis sur un siège bas. Ce repas frugal et triste est composé d’un œuf bouilli et d’un morceau de pain trempé dans de la cendre (certains choisissent de manger des lentilles en signe de deuil).

Lorsqu’après 24 heures Ticha Béav se termine, on procède aux ablutions des mains (Netilat Yadayim) sans réciter de bénédiction.

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