Proposé par
M. le Grand Rabbin
Harold Avraham WEILL

Mes très chers amis,
Le passage consacré au vol commis à l’encontre d’un Juif ou d’un prosélyte se conclut par la formule suivante :
“איש אשר יתן לכהן לו יהיה”
que l’on serait tenté de traduire littéralement par :
« Ce qu’un homme donne au Cohen sera à lui. »
Mais le Zlatshover Rebbe attire notre attention sur une incohérence grammaticale.
En effet, si le verset voulait réellement parler de ce qui est donné, il aurait dû utiliser le mot “מה” (ce que), plutôt que “אשר”, qui désigne la personne elle-même, et non l’objet qu’elle offre.
La traduction la plus fidèle serait donc :
« Celui qui donne au Cohen, à lui cela reviendra » ce qui, convenons-en, semble dénué de sens de prime abord.
C’est sans doute là qu’il nous faut chercher un enseignement plus profond.
Au-delà de ce que l’on apporte à D’, ce qui compte véritablement, c’est ce que nous sommes et l’état d’esprit dans lequel nous accomplissons nos actes.
Une prière récitée sans ferveur ni chaleur,
un acte de bonté réalisé sans cœur ni discernement,
n’atteignent pas leur but : ils se dissipent et finissent par se perdre car ils sont en quelque sorte détachés de leur racine.
Seul ce que je suis vraiment, dans cette relation intime que j’entretiens avec D’, “אשר יתן לכהן” (celui qui donne de lui-même)
“לו יהיה” (cela lui appartiendra pour l’éternité),
m’appartient et me permet de grandir profondément et durablement.
Que ce Shabbat Nasso soit pour chacune et chacun d’entre nous un Shabbat d’élévation, comme son nom l’indique.
Que chacun prenne sur lui de s’investir tout particulièrement dans ce Shabbat afin de le vivre de manière plus authentique, comme l’a demandé à l’ensemble de la communauté mon si cher ami Rav Elie Lemmel שליט״א après l’agression qu’il vient à nouveau de subir aujourd’hui.
Il est l’exemple même du אשר יתן לכהן, de celui qui bien au delà de ses actes, donne quotidiennement de sa personne.
Qu’Hashem le protège et lui accorde une Refoua shelema.