Le Dvar Torah du Grand Rabbin – Chabbat Reêh

Proposé par 

M. le Grand Rabbin
Harold Avraham WEILL

Mes très chers amis,

Un verset de notre Parasha nous met en garde sur l’interdiction d’apporter un holocauste en dehors de l’endroit prévu à cet effet.

השמר לך פן תעלה עלתיך בכל מקום אשר תראה
« Garde toi d’offrir tes holocaustes en tout lieu où bon te semblera »

Le Mei HaShiloah attire notre attention sur une répétition singulière dans ce verset : « השמר לך פן », une double mise en garde inhabituelle (les expressions השמר לך et פן exprimant toutes les deux un avertissement).
Pourquoi tant d’insistance ?

Il explique que l’holocauste symbolise une forme particulière d’offrande : elle est totalement consumée, sans qu’aucune part ne revienne à celui qui l’offre. L’homme n’en retire donc aucune jouissance, aucun bénéfice matériel. La Olah est le signe d’une remise absolue de soi, d’une donation sans retour.

Or, avertit le Ishbitzer Rouv, un tel geste est d’une intensité spirituelle immense, mais aussi d’un grand danger. Car l’homme pourrait être tenté de se « consumer » entièrement pour des causes qui ne sont pas divines : une idéologie, un maître charismatique, une passion, ou même une relation humaine envahissante. Dans tous ces cas, il « sacrifie » son existence là où la Torah l’interdit : en dehors du « lieu que l’Éternel a choisi ».

C’est pourquoi la Torah multiplie les avertissements : « Garde-toi, de peur que… ». L’effacement total de soi n’est pas la norme de l’existence humaine ! Il présente même un danger immense dont les conséquences peuvent être irréversibles. Dans la plupart des domaines : travail, étude, famille, relations , l’homme est invité à vivre pleinement, à recevoir, à profiter aussi de ce que D’ met à sa disposition. La vie n’est pas faite pour être brûlée en vain.

Il n’y a qu’un seul espace où la « consumation totale » est juste : devant Hashem. Là, et seulement là, l’homme peut s’abandonner tout entier, offrir son « holocauste » sans rien garder pour lui.

Ainsi, selon le Mei HaShiloah, ce verset ne se limite pas à une règle rituelle concernant le Temple de Jérusalem. Il trace une frontière spirituelle essentielle : le don total de soi appartient uniquement au domaine du sacré. En dehors de ce cadre, il devient une déformation, voire une forme subtile d’idolâtrie. C’est dans cet équilibre délicat que se cache tout le génie du projet de vie mis en exergue par la Torah.

Puisse ce Shabbat Réeh être une source d’inspiration nous invitant à choisir la voie de la bénédiction qu’Hashem place devant nous.

שבת שלום ומבורך
A Gut Shabbes
Avec toute mon amitié,

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