Proposé par
M. le Grand Rabbin
Harold Avraham WEILL
Mes très chers amis,
La fin de notre Sidra nous décrit la première rencontre entre Yits’hak et Rivka. Tandis que cette dernière est en route vers la terre de son futur mari, elle aperçoit un homme en train de prier.
la Torah introduit cette prière de Yits’hak par un détail qui semble, au premier regard, presque superflu :
« ויצחק בא מבוא באר לחי ראי »
Yits’hak venait de Be’er La’hai Roï.
Puis seulement après :
« ויצא יצחק לשוח בשדה »
il sortit prier dans le champ.
La question devient alors très simple, presque naturelle :
Pourquoi la Torah ressent-elle le besoin de préciser d’où Yits’hak arrive ?
Qu’est-ce que cela apporte au lecteur ? Comment cela enrichit-il sa compréhension de la rencontre ?
Le Deguel Mahane Efraim nous en donne une lecture bouleversante.
Be’er La’hai Roï n’est pas un lieu comme un autre.
Son nom signifie :
« Le puits de Celui qui est vivant et qui me voit. »
En disant qu’Yits’hak « vient » de là,
la Torah nous indique dans quel état intérieur il se trouve.
Il arrive d’un espace où la présence d’Hashem est ressentie comme un regard vivant, où l’homme se sait accompagné, entouré, vu.
Le Sudilkover Rebbe explique alors :
c’est cette conscience-là qui rend sa prière possible.
Yits’hak ne peut prier autrement que dans le mode de
« שויתי ה׳ לנגדי תמיד »,
dans une conscience continue d’être face à Hachem.
Sa tefila n’est pas une récitation : c’est un face-à-face.
Et c’est précisément à ce moment-là, dans cet état d’intensité spirituelle, que Rivka l’aperçoit pour la première fois.
Ce qu’elle voit, ce n’est pas seulement un homme en train de prier.
C’est quelqu’un qui vit la prière,
quelqu’un dont toute la présence respire cette conscience de Be’er La’hai Roï.
C’est cela qui la frappe,
c’est cela qui la bouleverse,
c’est cela qui crée la profondeur unique de leur première rencontre et qui préfigurera la nature exceptionnelle de leur couple et d’une certaine manière, du peuple d’Israël tout entier.
Je dédie ce Dvar Torah à la naissance de : Yaeli Ohayon, Dan Eliyahou Naftali Gutman, Noah Elie Hallel, Rose Esther Klings, Réouven Yedidia Monsonego ainsi qu’à leurs chères familles, pour leur naissance.
À Ethan Roth et sa chère famille pour sa Bar Mitsva.
À la mémoire de Jacqueline Lévy ע״ה Eliahou Avraham Azran ז״ל, Rachel Keim ע״ה et Hanasthe Hanna Friedman ע״ה avec toute mon affection et mes vœux de Nehama à leurs proches.
Quant à vous mes chers amis, que ce Shabbat Haye Sarah Mevarekhin vous fasse déjà ressentir la lumière du mois de Kislev.