Joshua ZARKA, nouvel Ambassadeur d’Israël en France
Par Thierry ROOS – Vice-Président honoraire du Consistoire Israélite du Bas-Rhin
M. Joshua L. ZARKA a pris ses fonctions d’Ambassadeur d’Israël en France en mai 2024. Auparavant, il était directeur général adjoint pour les affaires stratégiques depuis juillet 2018. Avant son affectation, il a occupé le poste de chef du bureau à la division Amérique du Nord. Il a représenté l’État d’Israël sur trois continents. Parfaitement francophone, il arrive à Paris dans une période particulièrement sensible et difficile pour la diplomatie d’Israël.
Merci à Son Excellence Joshua ZARKA d’avoir accepté de répondre aux questions de Échos&Unir pour nous faire découvrir sa personne et sa mission.
Échos&Unir : Monsieur l’Ambassadeur ZARKA, quel a été le parcours qui vous a amené à ce prestigieux poste d’Ambassadeur d’Israël à Paris ?
S.E. Joshua ZARKA : Je ne pourrais guère ajouter d’éléments à la description faite plus tôt, sauf peut-être un point de départ essentiel qui pourra expliquer que je m’exprime facilement en français : je suis né et ai grandi dans la banlieue parisienne jusqu’à l’âge de 12 ans avant de faire mon Alyah avec mes parents. J’ai donc eu le parcours de nombreux Français juifs jusqu’au début de ma carrière de diplomate, il y a 33 ans de cela. Chaque poste de mon parcours a contribué à ma nomination en tant qu’Ambassadeur d’Israël en France. Mais si vous me demandez à quel poste ma compréhension globale et approfondie des intérêts d’Israël et des liens avec la France s’est le plus développée, je vous dirais sans aucun doute celui de directeur des affaires stratégiques qui m’ont plongé dans le monde des affaires politico-militaires dont le contre-terrorisme, la menace nucléaire et iranienne, etc.
Échos&Unir : Les positions de la France vis à vis d’Israël ont été tendues ces dernières semaines, où en sont les relations bilatérales ?
S.E. Joshua ZARKA : Les relations bilatérales restent bonnes malgré certains différends, mais qui ont accru le dialogue entre nos diplomaties. De ces discussions ont débouché notamment la conclusion d’un cessez-le-feu à notre frontière nord et l’implication de la France dans la stabilité et la reconstruction du Liban après des décennies passées sous le joug du proxy iranien.
En avril dernier, alors que l’Iran lançait ces missiles balistiques sur notre territoire, nous avons pu compter sur le soutien de la France pour repousser l’attaque. La France est un partenaire pour Israël dans notre quête de stabilité et de paix pour la région. Les liens d’amitié qui unissent nos peuples font de nos pays de véritables amis. Il nous reste à présent à œuvrer ensemble pour dépasser certaines tensions bilatérales qui persistent.
Échos&Unir : Quel est votre regard sur la politique des partis antisionistes et antisémites en France ?
S.E. Joshua ZARKA : La recrudescence des discours antisionistes et antisémites en Europe et en France sont particulièrement inquiétants et dangereux. Nous devons tous combattre ces fléaux par l’éducation et être clairvoyant sur leur instrumentalisation par certains acteurs étrangers qui en organisent le financement, et par certains partis à des fins politiques.
Échos&Unir : Le peuple juif est victime d’un antisémitisme inédit depuis la Seconde Guerre mondiale. Au vu de la situation, Israël est-il prêt à accueillir des Juifs d’Europe ?
S.E. Joshua ZARKA : L’État d’Israël est toujours prêt à accueillir les Juifs d’Europe. Tous et pour toujours.
Échos&Unir : Quels sont les objectifs de votre mandat et vos projets ?
S.E. Joshua ZARKA : Quatre années s’offrent à moi pour renforcer les liens diplomatiques, économiques et culturels entre nos deux pays. Cela passera évidemment pour le renforcement de notre coopération bilatérale et la promotion de la culture israélienne, notre gastronomie, nos vins et de les faire rayonner en France jusqu’à devenir incontournable.