Il y a 86 ans, la Nuit de Cristal

RETOUR SUR UNE NUIT D’EFFROI

Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938, les dirigeants nazis déclenchent une série de pogroms contre la population juive d’Allemagne et de ses nouveaux territoires. Cet événement prend le nom de Kristallnacht – la Nuit de cristal – en raison des débris de verre jonchant les rues après le vandalisme et les destructions de commerces, synagogues et foyers juifs.

UN POGROM DANS TOUTE LA NATION

La Nuit de cristal, ou Kristallnacht, est le nom donné aux violents pogroms anti-juifs qui eurent lieu les 9 et 10 novembre 1938 en Allemagne, en Autriche annexée et dans la région des Sudètes (Tchécoslovaquie), alors occupée depuis peu par les troupes allemandes.

Les violences furent principalement provoquées par les fonctionnaires du parti nazi, les membres de la SA (Sturmabteilungen, sections d’assaut) et les Jeunesses hitlériennes.

Les autorités allemandes décrivirent la Nuit de Cristal comme une explosion de colère spontanée et populaire en réaction à l’assassinat d’Ernst vom Rath, secrétaire de l’ambassade d’Allemagne en poste à Paris. Deux jours plus tôt, le 7 novembre 1938, il avait été assassiné par Herschel Grynszpan, un Juif polonais âgé de 17 ans. Celui-ci venait d’apprendre que les autorités allemandes avaient expulsé des milliers de Juifs polonais d’Allemagne, et que parmi eux se trouvaient ses parents, résidents depuis 1911.

LA DESTRUCTION DES SYNAGOGUES ET DES IMMEUBLES

En Allemagne, en Autriche et dans les Sudètes, les émeutiers détruisirent des centaines de Synagogues et d’institutions juives. Beaucoup d’entre elles brûlèrent toute la nuit sous les yeux du public et des pompiers, qui avaient reçu l’ordre de n’intervenir que si les flammes menaçaient les bâtiments voisins. On estime à 7500 le nombre de commerces appartenant à des Juifs dont la SA et les Jeunesses hitlériennes brisèrent les vitrines et pillèrent les marchandises. Des cimetières juifs furent profanés dans de nombreuses régions.

APRÈS LA NUIT DE CRISTAL

Au lendemain du pogrom, de nombreux dirigeants allemands, comme Hermann Goering, critiquèrent les lourdes pertes matérielles produites par les émeutes antisémites, soulignant que si rien n’était fait, les compagnies d’assurance allemandes (et non les compagnies appartenant à des Juifs) devraient supporter le coût des dégâts. Goering et d’autres dirigeants du parti décidèrent néanmoins de saisir l’occasion pour prendre des mesures d’élimination des Juifs et leur prétendue influence sur la sphère économique allemande.

Le gouvernement allemand prit alors une mesure immédiate attribuant aux Juifs eux-mêmes la responsabilité de la Nuit de Cristal et infligea une amende d’un milliard de reichsmarks (soit 400 millions de dollars au taux de change de 1938) à la Communauté juive allemande.

Dans les semaines qui suivirent, le gouvernement allemand promulgua toute une série de lois et de décrets visant à exproprier les Juifs de leurs biens et à les priver de leurs moyens de subsistance.  

UN MOMENT DÉCISIF

Les événements de la Nuit de cristal représentèrent l’un des tournants les plus importants de la politique nationale-socialiste antisémite. Par ailleurs, les réactions passives aux violences de la plupart des civils allemands indiquaient au régime que le public était prêt pour des mesures plus radicales.

La Nuit de Cristal est donc un tournant essentiel dans la persécution des Juifs par l’Allemagne nazie, dont le point culminant fut la tentative d’annihiler les Juifs d’Europe.

 

N’OUBLIONS JAMAIS !

© Source d’inspiration :
Encyclopédie Nationale de la Shoah – https://encyclopedia.ushmm.org/content/fr/article/kristallnacht

© Photos :
AFP PHOTO / FRANCE PRESSE Image d’illustration – Une photo prise à Berlin montre une boutique dirigée par des juifs avec des graffitis antisémites nazis pendant la campagne antisémite de juin 1938.

http://judaisme.sdv.fr/histoire/villes/strasbrg/synago/incendie/ConfDalt1.htm / Etapes de la démolition de la synagogue, incendiée et détruite par les nazis

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