Proposé par
M. le Grand Rabbin
Harold Avraham WEILL

Mes très chers amis,
Parmi les 51 mitsvot contenues dans la seconde parasha que nous lirons demain (Kedoshim), l’une d’elles attire particulièrement notre attention. Il s’agit de l’injonction :
« לא תעמוד על דם רעך » « Ne reste pas indifférent au sang de ton prochain. »
Le sens obvie de ce verset alerte sur la gravité de la non assistance à personne en danger ⚠
Mais le Tiferet Shlomo de Radomsk nous propose une lecture plus profonde, presque existentielle.
Le mot utilisé par la Torah pour désigner l’homme est אדם (Adam), un terme construit à partir du mot דם (sang) 🩸 , auquel est ajoutée la lettre א, qui renvoie symboliquement à la présence divine, à l’infini, à l’âme.
Cela signifie que l’essence même de l’homme n’est pas seulement biologique ou physique דם mais spirituelle : c’est le א, l’étincelle divine en lui, qui le rend véritablement humain.
À partir de là, le verset « לא תעמוד על דם רעך » peut se lire ainsi :
Ne te tiens pas immobile face à un être réduit à son sang, à sa seule matérialité.
Ne regarde pas ton prochain comme un simple corps ou une fonction sociale. Ne le vide pas de ce qui fait sa noblesse intérieure, sa dimension divine, sa singularité profonde.
Ce regard que nous portons sur l’autre, un regard qui voit l’âme, la potentialité provenant de l’etincelle divine qui l’habite, est le fondement même des mitsvot entre l’homme et son prochain (bein adam lehavero).
C’est en reconnaissant l’autre comme porteur du א, du souffle divin, que je construis une société juste, sensible, et fidèle à la vision de la Torah.
Puisse ce Shabbat Akharei Mot Kedoshim nous aider à atteindre cet objectif ! Et participer à l’élévation de l’âme de mon grand père משה בן אברהם למשפ׳ טובול ז״ל dont nous célébrons le 23eme Yortseit à Pessah Sheni.