Proposé par
M. le Grand Rabbin
Harold Avraham WEILL
Mes très chers amis,
Au cœur de notre première sidra se révèle l’interdit du prêt à intérêt, dans ce qu’il a de plus cruel et de plus cynique. Si nous avons souvent tendance à le percevoir comme un garde-fou contre l’exploitation, une protection offerte aux plus faibles, un verset en dévoile les dérives qui guettent également le prêteur lui-même :
״את כספך לא תתן לו בנשך״
״Ne lui donne point ton argent avec intérêt״
Le Rav Sorotzkin fait remarquer que la Torah semble ici mettre en garde le prêteur contre une forme subtile de perte de discernement : l’oubli du capital lui-même ! En insistant sur “כספך” , “ton argent” , le verset semble dire : ne sacrifie pas ton capital au nom du profit.
La Torah révèle ainsi une dynamique psychologique profonde : l’appât du gain peut devenir si envahissant, si obsessionnel, qu’il finit par éclipser la réalité même de l’investissement initial. Le ribit, l’intérêt, censé n’être qu’un supplément, une simple cerise sur le gâteau, en vient à occuper tout l’espace dans la conscience du prêteur, reléguant le keren, le capital, pourtant socle de la transaction, au second plan voire à l’occultation totale.
Cette inversion des priorités, où l’accessoire prend le pas sur l’essentiel, est à l’origine de nombreuses dérives économiques, morales et éthiques. Elle fait courir à l’homme un danger particulièrement grave, en déséquilibrant l’ordonnancement intérieur qui devrait guider son existence. Dans les cas les plus extrêmes, elle peut même le conduire à sa propre perte.
C’est également de cet écueil, de cette perte de lucidité, que la Torah a voulu nous protéger.
Un immense Mazal Tov à Rephael Yehouda Elmkiess ainsi qu’à toute sa famille pour sa Bar Mitsva.
À Rachel Halioua et Lianan Benamran pour leur Bat Mitsva.
Ainsi qu’aux familles Fedida, Dorai et Nabet pour les naissances de Yossef Haïm et d’Ishay Gabriel.
Qu’ils soient une grande source de satisfaction pour leurs proches.
Quant à vous, chers amis, que ce Shabbat Behar Behoukotaï Hazak, vous propulse au pied du Sinaï pour y recevoir, dans quelques jours à peine, notre belle Torah.
