Nos Sages (Shabbat 88a) s’interrogent sur un détail surprenant du récit de la Création :
au sixième jour, la Torah ne dit pas יום ששי, mais יום הששי , avec l’article défini.

La Guemara explique : ce « ה » renvoie au sixième jour du mois de Sivan, jour du don de la Torah.
Hashem a conclu un pacte avec la création en lui disant :

« Si Israël accepte la Torah ce sixième jour, Je vous maintiendrai.
Sinon , מחזיר אתכם לתוהו ובוהו , Je vous ramènerai au chaos primordial. »

Mais cette explication soulève une question vertigineuse :
pourquoi ramener le monde précisément au tohu-vavohu ?
Ce n’est pas le néant absolu !
Le tohu-vavohu est déjà une forme de création, une étape intermédiaire entre le néant (אפס ואין) et la lumière ordonnée du monde.
Si le monde doit être annulé, pourquoi ne pas le reconduire au néant total ?

C’est ici que le Avnei Nezer dévoile une idée d’une profondeur saisissante.

Selon le Sokhatshover, le tohu-bohu n’est pas l’absence d’être, mais la racine de toute existence, un état où tout est encore possible, mais non encore structuré.
Le אפס ואין, le néant absolu, ne contient rien.
Mais le tohu-vavohu, lui, contient toute la création en puissance, avant qu’elle ne soit façonnée, ordonnée, orientée.

Ainsi, lorsqu’Hashem dit :

“Si la Torah n’est pas acceptée, Je vous ramènerai au tohu-vavohu”,
cela signifie : Je vous renverrai à votre état premier, à la potentialité brute, là où rien n’a encore trouvé son sens.

C’est une idée bouleversante :
Le monde sans Torah n’est pas anéanti, il cesse d’avoir une forme.
Il demeure une énergie diffuse, une matière spirituelle sans direction.
Ainsi, le tohu-vavohu n’est pas une punition, mais une véritable régression ontologique :
sans Torah, la création perd sa structure et retourne à la confusion originelle. Mesure pour mesure.

En redémarrant la lecture de la Torah, nous rendons au monde sa forme, nous le façonnons et l’empêchons quotidiennement de sombrer dans le Tohu Vavohu.

Un immense Mazal Tov à Nathan Gross ainsi qu’à ses parents et grands parents pour sa Bar Mitsva.

Un immense Mazal Tov à Anna Waltuch-Monheit et Samuel Lokomets ainsi qu’à toute leur famille pour leur mariage.

Un immense Mazal Tov à Aviva Molina et Raphaël Khemis ainsi qu’à leur famille pour leur mariage.

Et un immense Mazal Tov à Elie Cohen et Shirel Cohen pour leur mariage. Olivier, David, Corinne et Heftsi qu’Hashem vous donne un Nahat illimité de vos enfants.
Beaucoup de Nahat aussi pour les grands parents.

Ce Dvar Torah est dédié à la mémoire de notre cher Ouriel Dzikowski ז״ל qui a utilisé chaque instant de sa vie à façonner le monde ! Qu’Hashem envoie une prompte Nekhama à son épouse, ses enfants, ses parents Joëlle et Michel et ses frères et sœur.

Quant à vous chers amis, que ce Shabbat Bereshit vous offre un redémarrage des plus savoureux.