Proposé par
M. le Grand Rabbin
Harold Avraham WEILL

Mes très chers amis,
Au cœur de la parashat Massei, la Torah dresse la liste des chefs de tribus chargés de répartir la terre d’Israël entre les familles.
Le Rav Shimshon Refael Hirsch relève un détail fascinant : toutes les tribus sont désignées par la formule habituelle « מטה בני », « la tribu des enfants de… » , à l’exception de deux : Yehouda et Binyamin.
Pourquoi ces deux-là échappent-ils à la règle ?
Sans doute parce qu’ils accueillent sur leur territoire le Temple de Jérusalem, véritable centre névralgique de la vie juive et siège de la Présence divine. Ici, la tribu ne se résume pas à une somme d’individus : elle devient la branche vivante d’un organisme supérieur, le sanctuaire du projet divin au sein du peuple.
Ainsi, dans Yehouda et Binyamin, l’individu s’efface devant l’idéal collectif. Non qu’il soit nié ou écrasé, bien au contraire : il s’élève en orientant son existence vers un projet porté par tout Israël, un projet qui le dépasse et le transcende.
De la même manière, la Torah abandonne ici le titre de « נשיא » « prince » pour ces tribus (et pour Shimon). Car mettre en avant la souveraineté humaine n’a aucun sens dans un territoire consacré à l’absolue royauté de D.ieu et à l’intemporalité de Sa Torah.
C’est là une leçon puissante :
lorsque nous savons inscrire notre vie dans un idéal plus vaste que nous-mêmes, nous cessons alors d’être de simples fragments isolés. Nous devenons les porteurs d’une mission éternelle, celle du peuple juif tout entier.
Un grand Mazal Tov à Justine et Arié Unterberger ainsi qu’à leurs parents et aux 2 heureuses arrière-grands-mères pour la naissance de la petite Mia.
Que ce Shabbat Matot-Massei Rosh Hodesh nous permette de faire le plein d’énergie pour affronter les 9 jours nous séparent de Tisha Beav.