Proposé par
M. le Grand Rabbin
Harold Avraham WEILL
Mes très chers amis,
C’est au cœur de notre Sidra que sont dévoilées les règles régissant le partage de la terre d’Israël.
Un verset attire tout particulièrement notre attention :
« C’est seulement au sort que sera partagée la Terre, selon les noms des tribus de leurs pères, ils hériteront ».
Rashi nous explique que la Torah a instauré des règles absolument inédites et quelque peu déconcertantes concernant l’héritage.
Alors que de manière générale, ce sont les vivants qui héritent des défunts, dans notre cas, ce sont les défunts qui héritent des vivants.
En d’autres termes, plutôt que de distribuer les parcelles à parts égales entre ceux qui s’apprêtaient à pénétrer en Terre sainte, la Torah exigeait de faire remonter l’héritage au grand-père avant de le redistribuer aux petits enfants.
Parraineront, un petit-fils, enfant unique de son père, pouvait ainsi jouir de la même quantité que ses 3 cousins germains, tous trois issus d’un frère de son père (j’espère que vous me suivez …)
Mais pourquoi donc préconiser un système aussi alambiqué et de prime abord, parfaitement injuste et arbitraire ?
Pour le Rav Hirsch, il s’agit de rendre ainsi hommage aux anciennes générations.
Celles dont le niveau spirituel était sans doute à des années-lumière de la génération du désert, mais dont l’abnégation et les sacrifices ont permis à l’histoire de continuer à s’écrire.
Un peuple qui n’a pas la mémoire de son passé ne peut prétendre à se construire un futur.
Inscrire ce principe dans le partage de la Terre, c’est lui donner une dimension inaltérable et inviter les générations suivantes à toujours plus d’humilité.
C’est cela le secret de notre éternité.
Puisse ce Shabbat Pine’hâss, premier de ces trois semaines si particulières, nous apporter réconfort et sérénité.