Proposé par
M. le Grand Rabbin
Harold Avraham WEILL
Mes très chers amis,
L’un des passages-phare de notre Sidra est sans aucun doute celui consacré à la Mitsva de la Tsedaka.
Le générosité à laquelle la Torah nous invite envers nos frères les plus démunis est si essentielle que le Rambam proclame qu’elle est, parmi tous les commandements positifs, celui qui requiert le plus d’attention, s’inscrivant tout bonnement comme l’ADN du peuple juif (cf H’ Matanot Aniyim, chap.10, H. 1)
La formulation utilisée par la Torah pour nous inciter peut, à bien des égards, sembler pédante.
Nous ne comprenons pas très bien l’intérêt de nous exhorter à ne pas fermer notre main, au moment où l’on s’apprête à donner (לא תקפץ את ידך) et, au verset suivant, de nous demander de l’ouvrir (פתוח תפתח את ידך), la redondance du verbe « ouvrir » alourdissant particulièrement la tournure.
De manière forte intéressante, un nouveau né quitte la matrice de sa mère avec le poing fermé.
À l’inverse, lorsqu’une personne quitte ce monde à 120 ans, elle a la main ouverte.
Notre travail consiste donc à trouver les outils nécessaires pour être en mesure de permettre à notre main de s’ouvrir le plus largement et le plus naturellement vers l’autre.
Un jour viendra où, le plus tard possible, notre main s’ouvrira inexorablement et de manière irréversible.
Mais nous ne serons alors malheureusement plus en mesure de donner.
N’attendons pas qu’il ne soit trop tard.
Puisse ce Shabbat Réé Mevarekhin nous préparer à vivre un mois d’Eloul intense et exaltant.