Proposé par
M. le Grand Rabbin
Harold Avraham WEILL
Mes très chers amis,
Le Aboudarham écrit que si la configuration du calendrier permettait au 10 Tevet de tomber un Shabbat (ce qui est impossible en l’état), nous aurions dû jeûner.
Comment cela est-il envisageable sachant que seul le jeûne de Yom Kippour ou encore celui que nous observons suite à un rêve inquiétant (תענית חלום) ont le pouvoir de « repousser » Shabbat ?
Le Hatam Sofer explique que nous ne sommes autorisés à jeûner un jour de Shabbat que pour un évènement dont les implications sont encore à venir (à Kippour, le pardon engendré génère une nouvelle année de vie. Dans le cadre du mauvais rêve, il s’agit de « conjurer » un événement futur).
Le jeûne se justifie donc le shabbat par les perspectives optimistes qu’il implique (ce qui n’est pas le cas pour les autres jeûnes faisant référence à des événements ancrés dans le passé).
Si le jeûne du 10 Tevet appartient à la première catégorie c’est parce qu’en ce jour, D’ prend la décision de reconstruire le temple de Jérusalem ou d’y sursoir.
L’enjeu est donc résolument tourné vers l’avenir et il nous rappelle ô combien ce jour est important et chargé d’espoir.
Certes, le 10 Tevet ne tombera jamais un Shabbat mais cette année, il tombe une veille de Shabbat et nous donne ainsi l’opportunité de ressentir que la distance qui sépare l’amertume de la délectation n’est peut être qu’une affaire de millimètres …
Puisse ce Shabbat Veyehi Hazak nous donner la force d’affronter l’exil du livre de Shemot et les brakhot de Yaakov être pour nous, une source d’inspiration quotidienne.