Proposé par
M. le Grand Rabbin
Harold Avraham WEILL

Mes très chers amis,
La fin de notre Sidra nous parle de la réalisation du bassin en cuivre permettant aux Cohanim de se laver les mains et les pieds avant de débuter leur sacerdoce à l’intérieur du tabernacle.
Un commentaire de Rashi très célèbre nous rapporte une discussion quelque peu déconcertante entre Moshé et D’ concernant l’attitude à adopter face à l’afflux de miroirs apportés par les femmes pour la confection du Mishkan.
Ce que Moshé semble percevoir comme un pur objet de coquetterie dont l’usage pour une fonction aussi noble que celle du bassin serait offensante, est considéré par D’ comme un cadeau inestimable, plus précieux encore que tous les autres matériaux apportés par le reste du peuple.
Derrière l’explication classique de Rashi, mettant en exergue la pulsion de vie véhiculée par les femmes en Égypte, sa cache peut-être un enseignement encore plus profond.
Les miroirs ont la particularité de nous renvoyer notre propre image. Nous nous voyons tel que nous sommes, avec nos qualités mais également, nos défauts.
Les conflits naissent souvent de l’incapacité que nous avons à reconnaître notre part de responsabilité dans les difficultés auxquelles nous sommes confrontées.
Il est tellement plus facile de les faire reposer sur l’autre qui, au fond, a des travers tellement énormes …
Si les miroirs brandis par les femmes ont le mérite de nous placer à juste distance de nos faiblesses, ils nous permettent également de porter un regard totalement différent et de facto, bien plus bienveillant, sur celles de notre entourage.
Une interface obligatoire entre le monde profane et celui du tabernacle, alors même que les Cohanim s’apprêtaient à représenter le peuple et à intercéder en sa faveur …
Un immense Mazal Tov à Guidone Berros ainsi qu’à ses parents et grands-parents pour sa Bar Mitsva ce Shabbat. Qu’il soit pour eux une grande source de satisfaction et de joie.
C’est avec une peine infinie que j’apprends en écrivant ces quelques lignes la disparition d’un grand Tsadik et immense figure du Rabbinat français le Grand Rabbin Jacques Ouaknin זצ״ל.
Il fut un acteur immense de la diffusion de la Torah en France et bien au-delà et un dirigeant communautaire inspirant et rayonnant.
Il laisse derrière lui une famille exceptionnelle et d’innombrables enfants, petits-enfants, arrière et arrière arrière petits-enfants.
Il était le grand-père de mes amis les rabbanim Yossef Haim Ouaknin et Yaakov Wind à qui j’adresse toute mon affection.
Quant à vous chers amis, que ce Shabbat Vayakhel Para, vous apporte beaucoup de sérénité.
Qu’Hashem protège le Am Israël et les soldats qui se battent pour le retour de nos otages le plus rapidement possible.