Proposé par
M. le Grand Rabbin
Harold Avraham WEILL

Mes très chers amis,
Nous lirons demain, la Parasha la plus courte de l’année.
Un Midrash d’une intensité profonde nous enseigne que le terme « וילך » « Il alla (Moshé) » utilisé au début de notre parasha n’exprime pas uniquement un mouvement physique mais annonce également une תוכחה, une remontrance.
S’inspirant du Yismakh Moshé, le Satmar Rebbe nous enseigne que c’est précisément dans ce “aller”, dans ce “quitter” suivant la période des 10 jours de pénitence que réside le plus grand risque spirituel.
Après avoir traversé les jours redoutables de Rosh Hashana et de Yom Kippour, après avoir été élevés, purifiés, touchés dans nos fibres les plus profondes par les ימים הנוראים, nous sommes confrontés à un défi plus subtil mais redoutable : le retour au quotidien.
Notre départ, inéluctable, ne doit pas se faire en tournant les talons. Il doit s’apparenter à une révérence, empreinte de douceur et de respect, le regard émerveillé et les yeux encore rivés sur ce que nous nous apprêtons à quitter.
Car le vrai danger, c’est de tourner la page trop vite.
De refermer trop brutalement le ספר חיים, le livre de la vie.
De reléguer aux souvenirs les élans de תשובה, les résolutions sincères, les engagements pris dans l’intimité des slihot ou au son du Shoffar.
Le Satmer Rebbe nous enseigne ainsi une posture intérieure :
Il ne s’agit pas d’abandonner l’atmosphère de Tishri, mais de la transporter avec soi.
De marcher, certes, mais en emportant le sanctuaire avec soi.
De retourner vers le monde, mais profondément et durablement transformés par l’expérience des jours de pénitence.
Et c’est exactement ce que nous apprend le 1er verset de notre Sidra:
וילך משה, Moshé s’en alla
Il quitta ce monde pour rejoindre le monde de vérité.
Mais malgré cela, fort de 40 années de complicité avec son peuple, וידבר הדברים האלה אל כל ישראל, ses paroles continuaient à résonner à l’intérieur de tout un chacun.
Puisse ce Shabbat Shouva nous aider à imprimer en nous l’atmosphère de ces jours si particuliers.
Un immense Mazal Tov à Barouh Corcos ainsi qu’à ses parents et grands-parents pour sa Bar Mitsva.