Le Dvar Torah du Grand Rabbin – Chabbat Vayyichla’h

Proposé par 

M. le Grand Rabbin
Harold Avraham WEILL

Mes très chers amis,

L’un des moments phares de notre Sidra est sans aucun doute la lutte aussi éprouvante que mystérieuse que Yaakov entreprend avec l’ange tutélaire d’Essav et de laquelle il ressort vainqueur, malgré une blessure à la hanche.

Cette victoire semble d’ailleurs s’exprimer par la bénédiction accordée par l’ange à Yaakov et dans laquelle il lui octroie un nouveau nom: Israël.
Pour en justifier le choix et le pertinence, l’ange s’exclame :
« Il ne sera plus dit que ton nom est Yaakov mais Israël car tu as lutté avec le Divin et avec les hommes et tu as triomphé ». Le nom Israël fait ainsi écho au verbe Sarita (tu as lutté) mettant en exergue le courage de Yaakov.
S’il en est ainsi, demande Reib Leybele Eiguer dans son Imrei Emeth, pourquoi nous préciser que Yaakov a triomphé ?
Et si c’est véritablement la victoire qui importe, pourquoi n’avoir par choisi un nom ayant pour racine Vatoukhal (tu triomphas) ?

C’est qu’en réalité, Yaakov avait parfaitement compris que la victoire ne dépendait pas de lui. Que sa propension à apprivoiser ses doutes, ses peurs, son mauvais penchant, était déjà en soi la plus belle des victoires et que le reste n’était qu’un cadeau de D’. Le vocable Vatoukhal (tu as triomphé) comporte en lui le mot Kol (tout) intimement lié à la déclaration de Yaakov : « Car D’ m’a été bienveillant et j’ai tout (Kol) », dans laquelle ce dernier montre qu’il connaît parfaitement ses limites.

Yaakov devient ainsi Israël, le lutteur, inscrivant profondément dans son identité la propension du peuple juif à sortir de sa torpeur (אתערותא דלתתא) afin de provoquer la réponse bienveillante de D’ qui le fait triompher (אתערותא דלעילא).

Que ce Shabbat Vayishlakh nous permette de faire ressortir le Israël qui sommeille en chacun d’entre nous.

שבת שלום ומבורך

A Gut Shabbes

Avec toute mon amitié,

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