Proposé par
M. le Grand Rabbin
Harold Avraham WEILL

Mes très chers amis,
Le Midrash enseigne, sur le verset qui ouvre la mitsva des quatre espèces :
“ולקחתם לכם ביום הראשון , ראשון לחשבון עוונות.
« Vous prendrez pour vous le premier jour, c’est le premier jour du calcul des fautes. »
Mais cela paraît étonnant, presque déroutant.
Pourquoi D’ commencerait-Il à comptabiliser nos fautes précisément à Souccot ?
Pourquoi pas dès le lendemain de Yom Kippour, lorsque le grand jugement est derrière nous et que commence une nouvelle page ?
N’est-ce pas justement après Kippour, lorsque la tension du jugement est tombée, que nos agissements devraient à nouveau être évalués ?
Le Kedoushat Lévi bouleverse notre compréhension.
Il enseigne que ce “compte” n’est pas une reprise du jugement, ni une sanction différée, mais une opportunité offerte par amour.
Car à Souccot, une autre forme de Teshouva devient possible : la Teshouva MeAhava, le repentir par amour.
Et cette Teshouva-là ne fait pas qu’effacer les fautes :
Elle les transforme en mérites !
Mais alors, pourquoi Hashem ne commence-t-Il pas ce processus dès le lendemain de Kippour ?
Parce que tant que la Teshouva reste motivée par la crainte, même une crainte noble, respectueuse, sincère,
les fautes peuvent tout au plus être requalifiées : de fautes volontaires à fautes involontaires, de taches à regrets.
Mais elles ne peuvent pas encore redevenir fécondes, ni se transformer en lumière.
Et Hashem attend ce moment.
Il attend que le cœur ne soit plus en défense.
Il attend que la peur laisse place à la confiance.
Il attend que nous sortions de la tension du tribunal. Il attend que nous quittions les vêtements blancs et les colères intérieures. Il attend que nous nous asseyions, apaisés, dans la souccah. Que nous respirions. Que nous chantions. Que nous souriions.
Ce n’est que là, dans la joie profonde de Souccot, dans la paix retrouvée avec Hashem, que les fautes peuvent changer de statut.
C’est là que commence vraiment le חשבון עוונות, le décompte des fautes.
Non pas pour juger, mais pour racheter.
ביום הראשון , le 1er jour…
Premier jour d’un nouveau regard,
Premier jour d’un passé réconcilié,
Premier jour d’une vie où même les fautes peuvent devenir des tremplins vers le ciel lumineux qui se dessine à travers le Skakh …
Que cette fête de Souccoth déverse dans vos foyers un océan de Simha et qu’elle soit porteuse de la bonne nouvelle que nous attendons tous avec impatience.